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Ecrire une Histoire commune par les vers et les lettres, n’est ce pas la meilleure manière de bâtir un avenir?” Jacques BELLEZIT


Jacques Bellezit est alsacien et a vécu à Prague un peu plus d’un an, entre 2019 et 2020. Arrivé en avril 2019, il voulait découvrir une autre ville, un autre pays, une autre manière de vivre.
Et il n’a pas été déçu ! Entre la langue tchèque dont il a pu apprivoiser les bases, l’Histoire, la culture, la nourriture locale, c’était un nouveau monde qui s’est offert à lui en symphonie.

Rentré en France en 2020, il est actuellement en train de préparer les concours administratifs, tout en assouvissant sa passion pour l’écriture et la poésie : à ce titre il avait fréquenté durant son année praguoise, en plus des soirées francophones du mercredi au Pivni Bar Blanicka, l’évènement « La Poésie pour tous » de Marko Thull.

Auteur de deux recueils de poèmes (« Opinions dissidentes d’un enfant du siècle » aux éditions Edilivre, et « Tableaux d’une exposition » aux éditions du Lys Bleu) et d’un roman de science fiction (« La Ceinture Hatikva », aux éditions Edilivre) , il vous offre ici les portraits poétiques de personnalités tchèques qui parlent  à son coeur : Antonin Dvorak, Milada Horakova, Jan Palach mais également le lieutenant Ivan Spaniel, officier tchécoslovaque engagé sous les couleurs du 3ème Régiment d’Artillerie Coloniale français, mort en 1944 dans la ville alsacienne d’Erstein-Krafft :

Sonnet face au bureau de Dvorak

“Je me trouve étouffé comme Stendhal à Florence
Alors que je voyage hors de ma chère France,
Je me trouve, quel honneur!, en la grand’ville de Prague
Face a l’humble bureau du grand maître Dvořak

Tout en brun, tout en bois, une sombre marqueterie
L’humoresque aux oreilles oh musique jolie
Apaisante et vivante c’est seul que j’admire
La noblesse du meuble, creuset de ses désirs.

Salut oh voyageur vivant de l’âme tchèque 
Par delà l’océan et par delà le monde
Que tu vis si nouveau comme Sion ou comme la Mecque

Alors que je compose ces vers d’un aloi
Que Dame Postérité pourra juger immonde

Je sens sur moi une main et je me dis : c’est toi.”

IX 116

“Ne pleure pas oh mon Jan,
Car on ne t oublie pas.
Ne pleure pas bel ange,
Aux ailes de rageuses flammes!

Tu reposes Saint Homme sur les fleurs nardées,
Martyr d une Nation, Héros d un peuple entier.
Qui suis je pour ici te rendre les hommages
Moi l étranger perdu, au monde sans héritage?

Il m’est temps de partir et de seul te laisser,
Mais nous nous reverrons je t’en fais le serment!
Et si Dieu qui gouverne le prévoit dans ses plans

J aviverai ta flamme jusqu’en l’éternité?
En ajoutant la mienne a ce vide béant
Qui s appelle notre siècle, chassé du Firmament”

19/01/19, Cimetière d Olšany, Prague


Milada

“Venue un jour de gloire, vous étiez une sauveuse
Pour le Narod relevé de ses plus noires cendres
Je puis, bien qu’étranger, fort aisément comprendre
Cet engagement de cœur, loin d’une retraite heureuse.

Avec vos rondes lunettes, votre amour de l’État,
Démocrate sans faiblir, vous partez au combat,
Pour l’honneur de Beneš, ou des deux Masaryk
Et affrontez les monstres dans leur hermine inique

“Je tombe! Je tombe!”  Oui vous tombez !
Mais cette corde  – treize minutes  assassines!
Est votre grand passeport pour l’immortalité !

Passant par Vysherad, je pleure et je m’incline

Sur votre grande mémoire toujours ravivée,
Mêlant «  Pravda vítězí » au mot de « Liberté! »”


30. Listopadu

“Venu par le périple des hommes du Serment,
Vous arrivez ici, en Alsace, mon Lieutenant,

En ces lieux dont je dis qu’ils sont là ma maison,
Du moins c’est ce que je dis a qui pose la question.

En cette terre d’Alsace, en ce pays si cher,
Vous qui tout armé d’une Sten et de vertus,
Suiviez vos camarades en mon pays perdu,
Livré aux griffes nazies,  à l’horreur de la guerre.

Novembre vous meurtrit  sous un cruel acier !

Si loin de votre terre, servant une autre patrie !
Mais tout comme votre père, votre sang à sculpté

L’avenir de nos peuples : děkuji et merci
Oh lieutenant  Španiel , qui là êtes tombé
Za naši svobodu – Pour notre Liberté !”