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prague festival de musique classique

Le Festival du Printemps de Prague est une institution dans le monde de la musique classique, attirant des artistes, des musiciens et des mélomanes du monde entier. Depuis sa première édition en 1946, ce festival s’est imposé comme l’un des événements musicaux les plus prestigieux d’Europe, offrant une scène où la tradition musicale se rencontre avec l’innovation artistique. Cet article, destiné aux lecteurs de Prahoo, se propose de plonger dans l’origine, la réputation et les grands événements qui ont jalonné l’histoire du Festival du Printemps de Prague.

Le Printemps de Prague 2024

Le Festival ouvre le 12 mai avec le cultissime Ma Vlast de Bedrich Smetana dans le hall Smetana de la Maison municipale. Malheureusement, les billets sont déjà vendus, même pour la réédition du 13 mai. Il se cloturera le 3 juin avec un concert mettant à l’honneur les compositeurs tchèques, dans le cadre du double anniversaire de Bedřich Smetana et de la célébration de l’Année de la Musique Tchèque. Cette soirée sera l’occasion de redécouvrir les œuvres emblématiques d’Antonín Dvořák, Josef Suk et Leoš Janáček. Toutefois, le programme ne se cantonnera pas à une rétrospective : il présentera également la première européenne de “Superorganisms” de Miroslav Srnka, une œuvre commandée par cinq orchestres de renommée internationale. Josef Špaček, le plus jeune premier violon jamais nommé au sein de l’Orchestre Philharmonique Tchèque et doté d’une impressionnante carrière solo, sera le soliste de la soirée. Sous la baguette du renommé David Robertson, l’orchestre national tchèque promet une performance exceptionnelle, continuant ainsi de faire de Prague un rendez-vous incontournable pour les amateurs de musique classique.

À ne pas rater : Les incontournables du Festival du Printemps de Prague

Si vous avez raté les billets pour l’ouverture le 12 mai avec l’orchestre des Berliner Philharmoniker dirigé par Kirill Petrenko, une alternative s’offre à vous : rejoignez-nous pour une retransmission en plein air au parc de Kampa à Prague. Profitez d’un programme varié dès l’après-midi et n’oubliez pas d’apporter votre couverture pour pique-niquer !

Vivez des moments intenses lors des finales du concours de Printemps de Prague, dédiées au cor le 13 mai et au violon le 14 mai. Une soirée excitante qui pourrait bien être déterminante pour la carrière naissante des jeunes talents présents.

Le 16 mai, au cœur du Rudolfinum, laissez-vous transporter par le cycle de lieder “L’Amour et la vie d’une femme” de Schumann, interprété par la soprano Miah Persson. Elle enrichira sa prestation de pièces de compositeurs scandinaves, offrant une soirée à la programmation originale.

Le 17 mai, toujours au Rudolfinum, un voyage musical vous attend avec les œuvres de génies italiens de la Renaissance et du Baroque, interprétées par Phillip Herreweghe et le Collegio Vocale Gent. Et le 25 mai, le trio Z.E.N. apportera une énergie débordante à des œuvres de Brahms et Dvořák, promettant une performance loin d’être apaisée.

Le 27 mai, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, sous la direction de Mikko Franck, rendra hommage à Maurice Ravel, figure de proue de l’impressionnisme musical, au Rudolfinum. Le même soir, découvrez en première mondiale un concerto pour violon de Kryštof Mařatka, inspiré par l’art des cavernes préhistoriques, avec Amaury Coeytaux au violon.

Explorez des territoires musicaux inédits avec des concerts sortant de l’ordinaire. Le 2 juin, plongez dans l’univers de G. F. Haas avec “11 000 Cordes pour 50 Pianos”. Ne manquez pas non plus “Pianofonia”, une expérience unique au Musée National Technique, ou encore, laissez-vous surprendre par la nouvelle scène musicale lors du week-end Prague Offspring, les 31 mai et 1er juin au DOX.

Origines et réputation

Le Festival du Printemps de Prague a été inauguré en mai 1946, dans le contexte d’après-guerre, avec une volonté de célébrer et de renouveler les traditions culturelles tchèques et européennes. D’emblée, il a attiré des noms prestigieux de la musique classique, contribuant ainsi à sa réputation internationale. Au fil des ans, le festival a non seulement survécu aux changements politiques et sociaux, mais il a aussi prospéré, devenant un symbole de résilience et d’excellence musicale.

Grands événements passés

Au cours de son histoire, le Festival du Printemps de Prague a été le théâtre de nombreux moments mémorables. Parmi eux, on peut citer la première internationale de l’opéra “Káťa Kabanová” de Leoš Janáček en 1950, qui a révélé au monde l’ampleur du talent du compositeur tchèque. Les années 60 et 70 ont vu des performances légendaires d’artistes tels que Herbert von Karajan, Leonard Bernstein et Mstislav Rostropovitch, affirmant ainsi la place du festival comme une scène mondiale pour la musique classique.

Principaux lieux des concerts

Les concerts du Festival du Printemps de Prague se déroulent dans plusieurs lieux emblématiques de la ville, chacun apportant sa propre ambiance et acoustique aux performances. Le Rudolfinum, avec sa majestueuse salle Dvořák, est un des épicentres du festival, connu pour sa superbe acoustique. Le Théâtre National de Prague et le Palais des Congrès sont également des lieux phares, offrant des cadres somptueux pour les œuvres interprétées. Sans oublier l’Église Saint-Nicolas de la Vieille Ville et le Château de Prague, qui ajoutent une dimension historique et visuelle aux concerts.

Moments historiques de la musique classique à Prague

Prague a toujours été une ville de musique, où de nombreux compositeurs célèbres ont laissé leur empreinte. Wolfgang Amadeus Mozart a eu une relation particulière avec la ville, notamment avec la première de son opéra “Don Giovanni” en 1787 au Théâtre des États, un événement qui reste gravé dans la mémoire culturelle de la ville. Au XIXe siècle, Prague a vu naître ou évoluer des compositeurs tchèques de renom comme Antonín Dvořák et Bedřich Smetana, dont les œuvres sont régulièrement mises à l’honneur lors du festival.

Le Festival du Printemps de Prague est bien plus qu’un événement musical ; c’est une célébration de la richesse culturelle et historique de Prague, une ville au cœur de l’histoire de la musique classique. Chaque année, le festival offre l’opportunité de vivre des moments d’exception, où la musique crée des ponts entre le passé et le présent, entre les cultures et les peuples. Pour les passionnés de musique classique, c’est une expérience inoubliable, une invitation à se plonger dans la beauté intemporelle de la musique au sein d’une ville qui a tant à offrir.

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Cet article est une contribution de Jehanne Feidel

Des milliers de cloches volées

Saviez-vous qu’il manque 9801 cloches dans les clochers de Tchéquie ? Pendant la Seconde guerre mondiale, lors de l’occupation allemande, les nazis ont réquisitionné ces cloches pour les envoyer dans les usines d’armement allemandes et en faire des canons.

Pour autant, la tradition des carillonneurs et sonneurs de cloches ne s’est pas éteinte, et à Prague, bien qu’elles soient équipées de systèmes automatiques, les cloches du centre-ville sont régulièrement sonnées par des sonneurs bénévoles.

Rendre leurs voix aux clochers

Ces passionnés de patrimoine et de cloches se sont donné pour mission de faire vivre les clochers de Prague, et plus largement, de toute la Tchéquie, en leur rendant leur voix. Ainsi, à travers leur association Sanctus Castulus, ils ont lancé ce projet fou et ambitieux de remplacer les cloches manquantes.

Ce projet est titanesque, et prendra sans doute des décennies. Aussi les membres de Sanctus Castulus ont-ils fait le choix de créer une cloche-mémorial, qui représente toutes les autres : c’est la cloche 9801, qui flotte actuellement sur un ponton de bois amarré au quai de Smichov. Vous pouvez aller l’entendre sonner tous les lundis à 18h. À terme, cette cloche sera placée sur l’île de Rohan (Rohansky ostrov), là où les cloches réquisitionnées ont été stockées avant d’être acheminées vers l’Allemagne.

Mais le projet ne s’arrête pas à ce mémorial, et l’association a déjà remplacé quelques cloches qui manquaient à Prague.

La cloche Stepan Maria

La plus récente a été bénie ce dimanche 4 juin, dans l’église Saint-Gilles. Elle a été fondue en mémoire de Stepan Maria Valenta, un sonneur de l’association décédé brutalement en janvier 2022, à seulement 36 ans.

Stepan était un jeune homme aux multiples facettes : grand marcheur (il a fait deux fois le chemin jusqu’à Compostelle), employé dans la cidrerie de son beau-frère, brasseur à ses heures perdues, amoureux de poésie française, de vieux films et de musique Reggae, il sonnait les cloches à Prague depuis de nombreuses années.

Les tours des églises de la Vieille Ville n’avaient aucun secret pour lui : Saint-Gall, Notre-Dame du Tyn, Saint-Gilles… il connaissait toutes ces églises, leur architecture, leurs secrets et leur histoire sur le bout des doigts. Et il partageait volontiers son immense savoir, avec humour et passion.

Son sens du service et de l’engagement l’ont poussé à s’investir généreusement dans diverses associations : outre son lien avec l’association Sanctus Castulus, Stepan était aussi très actif dans la promotion des chemins de Compostelle en Tchéquie, en participant notamment au balisage des différentes routes.

La nouvelle cloche de Saint-Gilles a reçu plusieurs prénoms, comme le veut la tradition :

  • Stepan, en mémoire de Stepan Valenta
  • Maria, en référence à la cloche d’origine, fondue en 1617, qui portait ce prénom
  • Jakub, en référence au grand pèlerin de Compostelle qu’était Stepan
  • Pierre Claverie, du nom d’un dominicain français d’Algérie, mort martyr en 1996. L’église Saint-Gilles est celle du couvent dominicain.

Où voir la cloche Stepan Maria ?

La cloche est exposée dans le fond de l’église Saint-Gilles, qui accueille notamment la paroisse francophone tous les dimanches, et y restera jusqu’au 1er septembre, date de la fête patronale de l’église, où elle sera placée dans le clocher et commencera à sonner plusieurs fois par jour.

Soutenir le projet

Si la cloche Stepan Maria a déjà été fondue, elle n’est pour autant pas totalement financée. Si ce projet de rendre leur voix aux clochers tchèques vous parle, vous pouvez contribuer par un don sur le compte de l’association Sanctus Castulus :

9801 1 9801 1 / 2010

IBAN: CZ24 2010 0000 0098 0119 8011
SWIFT/BIC: FIOBCZPPXXX

ou via la plateforme darujeme.

Golem de Prague

Cela fait longtemps que je me pose la question de réssusciter Prahoo. Ce blog existe depuis 2005, a créé une belle communauté Facebook qui vit d’elle même mais le site à tendance à dépérir, faute de temps de mon côté.

Cet été, je vais mettre à jour le look du site et vais prendre la résolution de publier plus fréquemment avec du contenu de qualité. Cela ne voudra pas forcément dire un article journalier mais partons sur une base hebdomadaire.

Je vais aussi régulierement utiliser mon petit Golem pour illustrer les articles. Je vais aussi créér des petits logos pour chaque section

Nous avions choisi en 2013 le golem pour accompagner les lecteurs. Il va donc être rappelé à la vie.

L’histoire du Golem de Prague

J’avais déjà écrit un article sur l’excellent livre de Marek Halter qui raconte sous forme romancée, l’histoire du Kabbaliste, le rabbin ayant créé le Golem pour défendre le quartier juif.

Mais si vous n’avez pas pris le temps de lire la légende, en voici un petit rappel.

Si vous venez de vous installer à Prague en tant qu’expatrié ou êtes simplement de passage, vous avez peut-être déjà entendu parler du Golem, une créature mythique faite d’argile qui aurait été créée pour protéger la communauté juive de la ville. Dans cet article, nous allons explorer son histoire ses origines et les lieux à Prague où vous pouvez voir des traces de cette légende fascinante.

Golem de Prague
dessin par Thomas Bordier

Histoire du Golem

Le Golem est une créature mythique de la culture juive, qui aurait été créée pour protéger la communauté juive de Prague contre les persécutions au 16ème siècle. Selon la légende, le rabbin Loew aurait sculpté un être humanoïde en argile et aurait ensuite insufflé la vie en lui en lui plaçant une tablette magique dans la bouche. Le Golem était incroyablement fort et capable de suivre les ordres de son créateur. Cependant, il aurait finalement été détruit lorsque son pouvoir est devenu incontrôlable.

La légende du Golem est profondément ancrée dans la culture juive et a été racontée de nombreuses fois au fil des siècles. Certains affirment que la légende remonte au Talmud, une collection de textes sacrés du judaïsme, tandis que d’autres pensent qu’elle a été inspirée par des histoires populaires de la Renaissance. Quelle que soit son origine exacte, la légende est devenue un élément important de l’histoire et de la culture de Prague.

Les différentes légendes du Golem

Au fil des ans, de nombreuses versions différentes de l’histoire du Golem ont émergé. Certaines histoires racontent qu’il a été créé pour protéger la communauté juive contre les pogroms, tandis que d’autres suggèrent que son but était de mettre fin à une épidémie de peste qui sévissait dans la ville. Il y a également des variations sur la façon dont il a finalement été détruit, certains affirmant que le rabbin Loew a enlevé la tablette magique de sa bouche, tandis que d’autres disent qu’il a été vaincu par la puissance de la prière.

Lieux à visiter à Prague

Si vous êtes intéressé par son histoire, il y a plusieurs endroits à Prague que vous devriez visiter. Tout d’abord, vous pouvez vous rendre dans le quartier juif de Josefov pour voir la synagogue du rabbin Loew, où le Golem aurait été créé. Vous pouvez également vous promener dans les rues étroites de ce quartier pour voir les lieux associés à la légende, y compris la rue où le Golem aurait marché pour protéger la communauté juive.

Enfin, vous pouvez également visiter le cimetière juif de Prague, où le rabbin Loew et d’autres personnalités juives importantes sont enterrées.

Rendez-vous prochainement pour le lancement du nouveau site Prahoo!

carnival row, 2 saisons tournées à Prague

Alors que j’avance dans la seconde et dernière saison de Carnival Row, je continue d’essayer de deviner où les scènes sont tournées à Prague ou aux alentours. Si vous aimez les séries fantasy steampunks dans une atmosphère néo-victiorienne, je vous la conseille vivement.

Pour ne rien gâcher, de gros moyens permettent de créer une véritable identité à ce monde imaginaire ou faes et empires humains cohabitent difficilement. Je vous en dis plus ci-dessous et ai essayé de trouver quelques anecdotes.

A propos de la série

Carnival Row est une série télévisée de fantasy néo-victorienne diffusée sur Amazon Prime Video à partir de 2019. La série est basée sur une idée originale de Travis Beacham et développée pour la télévision par René Echevarria et Travis Beacham. La série met en vedette Orlando Bloom et Cara Delevingne dans les rôles principaux et est tournée en grande partie à Prague. Visiblement, le coût de production devrait tourner autour de 140 millions de dollars.

carnival row, 2 saisons tournées à Prague

Pourquoi Prague pour le tournage

La production de Carnival Row a commencé en octobre 2017 à Prague, en République tchèque. La ville a été choisie pour son architecture néo-gothique et victorienne qui a permis de recréer l’atmosphère de la série. L’équipe de production a travaillé avec plusieurs studios de production locaux pour construire des décors et des plateaux de tournage, ainsi que pour trouver des lieux de tournage uniques dans la ville.

L’un des défis du tournage de Carnival Row à Prague était de recréer l’atmosphère victorienne de la série tout en incorporant des éléments fantastiques tels que des fées et des créatures mythiques. L’équipe de production a travaillé dur pour créer des décors détaillés qui correspondaient au style visuel de la série. Les décors ont été construits dans plusieurs endroits de Prague, notamment dans les studios de production de Barrandov et à l’extérieur de la ville.

Scène tournée dans les prachovske skaly
Tournage dans les Prachovske skaly dans le Cesky Raj

Les studios tchèques reconnus pour leur savoir faire mais une météo compliquée

L’une des anecdotes intéressantes liées à la production de la série est le choix de Prague pour le tournage. Bien que la ville soit connue pour son architecture néo-gothique et victorienne, elle n’est pas une destination de choix pour les productions cinématographiques et télévisuelles. Cependant, l’équipe de production a été convaincue que Prague était le lieu idéal pour le tournage de Carnival Row. Ils ont été impressionnés par la qualité des studios de production locaux et par la beauté de la ville elle-même. De plus, le coût de la vie et les tarifs de location étaient plus bas que dans d’autres villes européennes populaires pour le tournage, comme Londres ou Paris.

tournage Carnival row
Crédits: Cineuropa

Un autre défi du tournage de Carnival Row à Prague était la météo. Les températures hivernales à Prague peuvent être très basses, ce qui a compliqué le tournage de certaines scènes en extérieur. L’équipe de production a dû s’adapter rapidement aux conditions météorologiques pour maintenir le calendrier de tournage. Les acteurs portaient des habits thermiques sous leurs costumes. Neige et pluie n’ont pas eu à être reproduites.

Malgré ces défis, le tournage de Carnival Row à Prague s’est déroulé sans accroc majeur. Les acteurs ont également apprécié leur temps passé dans la ville. Orlando Bloom a déclaré dans une interview que Prague était une ville magnifique et qu’il avait apprécié travailler avec une équipe de production aussi talentueuse.

Quelques anecdotes: Bloom perd contrôle de son cheval et costumes encombrants pour Delevingne

Cependant, il y a eu quelques moments amusants lors du tournage de la série. Une anecdote intéressante est liée à une scène impliquant un cheval. Dans la scène, le personnage d’Orlando Bloom est censé monter à cheval, mais le cheval a eu un comportement imprévisible et a commencé à s’agiter, ce qui a presque provoqué une chute d’Orlando Bloom. Heureusement, l’acteur a réussi à garder le contrôle et à terminer la scène sans incident majeur.

Une autre anecdote intéressante est liée aux costumes des acteurs. Les costumes ont été conçus pour correspondre à l’époque victorienne, mais avec des éléments fantastiques tels que des ailes pour les fées. Cependant, les costumes n’étaient pas toujours pratiques pour les acteurs. Cara Delevingne a déclaré dans une interview que les ailes de fée étaient lourdes et difficiles à porter, et qu’elle avait souvent besoin d’aide pour se déplacer avec elles.

Coté costumes, ce sont les “Pucks” (ou, plus respectueusement, les Fauns) qui présentaient le plus gros défi. Après avoir posé leurs cornes, il fallait encore leur créér des jambes de bouc.

Crédits: Zombi FX

Malgré ces défis, le tournage de Carnival Row à Prague a été un succès. La ville a fourni un cadre magnifique pour la série, et l’équipe de production a réussi à créer des décors impressionnants pour les scènes intérieures et extérieures. Les acteurs ont livré des performances convaincantes, et la série a été bien reçue par le public.

Je vous laisse savourer les deux uniques saisons de cette série bien sympathique.

Ecrire une Histoire commune par les vers et les lettres, n’est ce pas la meilleure manière de bâtir un avenir?” Jacques BELLEZIT


Jacques Bellezit est alsacien et a vécu à Prague un peu plus d’un an, entre 2019 et 2020. Arrivé en avril 2019, il voulait découvrir une autre ville, un autre pays, une autre manière de vivre.
Et il n’a pas été déçu ! Entre la langue tchèque dont il a pu apprivoiser les bases, l’Histoire, la culture, la nourriture locale, c’était un nouveau monde qui s’est offert à lui en symphonie.

Rentré en France en 2020, il est actuellement en train de préparer les concours administratifs, tout en assouvissant sa passion pour l’écriture et la poésie : à ce titre il avait fréquenté durant son année praguoise, en plus des soirées francophones du mercredi au Pivni Bar Blanicka, l’évènement « La Poésie pour tous » de Marko Thull.

Auteur de deux recueils de poèmes (« Opinions dissidentes d’un enfant du siècle » aux éditions Edilivre, et « Tableaux d’une exposition » aux éditions du Lys Bleu) et d’un roman de science fiction (« La Ceinture Hatikva », aux éditions Edilivre) , il vous offre ici les portraits poétiques de personnalités tchèques qui parlent  à son coeur : Antonin Dvorak, Milada Horakova, Jan Palach mais également le lieutenant Ivan Spaniel, officier tchécoslovaque engagé sous les couleurs du 3ème Régiment d’Artillerie Coloniale français, mort en 1944 dans la ville alsacienne d’Erstein-Krafft :

Sonnet face au bureau de Dvorak

“Je me trouve étouffé comme Stendhal à Florence
Alors que je voyage hors de ma chère France,
Je me trouve, quel honneur!, en la grand’ville de Prague
Face a l’humble bureau du grand maître Dvořak

Tout en brun, tout en bois, une sombre marqueterie
L’humoresque aux oreilles oh musique jolie
Apaisante et vivante c’est seul que j’admire
La noblesse du meuble, creuset de ses désirs.

Salut oh voyageur vivant de l’âme tchèque 
Par delà l’océan et par delà le monde
Que tu vis si nouveau comme Sion ou comme la Mecque

Alors que je compose ces vers d’un aloi
Que Dame Postérité pourra juger immonde

Je sens sur moi une main et je me dis : c’est toi.”

IX 116

“Ne pleure pas oh mon Jan,
Car on ne t oublie pas.
Ne pleure pas bel ange,
Aux ailes de rageuses flammes!

Tu reposes Saint Homme sur les fleurs nardées,
Martyr d une Nation, Héros d un peuple entier.
Qui suis je pour ici te rendre les hommages
Moi l étranger perdu, au monde sans héritage?

Il m’est temps de partir et de seul te laisser,
Mais nous nous reverrons je t’en fais le serment!
Et si Dieu qui gouverne le prévoit dans ses plans

J aviverai ta flamme jusqu’en l’éternité?
En ajoutant la mienne a ce vide béant
Qui s appelle notre siècle, chassé du Firmament”

19/01/19, Cimetière d Olšany, Prague


Milada

“Venue un jour de gloire, vous étiez une sauveuse
Pour le Narod relevé de ses plus noires cendres
Je puis, bien qu’étranger, fort aisément comprendre
Cet engagement de cœur, loin d’une retraite heureuse.

Avec vos rondes lunettes, votre amour de l’État,
Démocrate sans faiblir, vous partez au combat,
Pour l’honneur de Beneš, ou des deux Masaryk
Et affrontez les monstres dans leur hermine inique

“Je tombe! Je tombe!”  Oui vous tombez !
Mais cette corde  – treize minutes  assassines!
Est votre grand passeport pour l’immortalité !

Passant par Vysherad, je pleure et je m’incline

Sur votre grande mémoire toujours ravivée,
Mêlant «  Pravda vítězí » au mot de « Liberté! »”


30. Listopadu

“Venu par le périple des hommes du Serment,
Vous arrivez ici, en Alsace, mon Lieutenant,

En ces lieux dont je dis qu’ils sont là ma maison,
Du moins c’est ce que je dis a qui pose la question.

En cette terre d’Alsace, en ce pays si cher,
Vous qui tout armé d’une Sten et de vertus,
Suiviez vos camarades en mon pays perdu,
Livré aux griffes nazies,  à l’horreur de la guerre.

Novembre vous meurtrit  sous un cruel acier !

Si loin de votre terre, servant une autre patrie !
Mais tout comme votre père, votre sang à sculpté

L’avenir de nos peuples : děkuji et merci
Oh lieutenant  Španiel , qui là êtes tombé
Za naši svobodu – Pour notre Liberté !”