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printemps de prague

1968 fut une année charnière pour la Tchécoslovaquie, marquée par l’émergence de l’idée du Socialisme à Visage Humain et le mouvement connu sous le nom de Printemps de Prague. Cette période a été définie par des événements comme l’arrivée au pouvoir d’Alexander Dubček et son programme politique libéralisant, l’intervention militaire soviétique dirigée par Leonid Brejnev, et les réactions qui ont suivi ces actions. Dans cet article, nous explorons en profondeur ce qu’a impliqué la réalisation du « printemps » tchèque, ainsi que la riche histoire derrière cette page importante du socialisme à visage humain.

Histoire du Printemps de Prague

Le Printemps de Prague est une période de l’histoire de la République socialiste tchécoslovaque durant laquelle le Parti communiste tchécoslovaque a introduit le « socialisme à visage humain » et prôné une relative libéralisation. Il débute le 5 janvier 1968, avec l’arrivée au pouvoir du réformateur Alexander Dubček.

Qu’est-ce que le Printemps de Prague ?

Le Printemps de Prague était un mouvement politique et social dans la Tchécoslovaquie socialiste des années 1960 qui visait à arrêter les progrès accrus vers le stalinisme et à instaurer un socialisme bienveillant dans le pays. Le programme politique des «réformateurs» comprenait des réformes économiques destinées à encourager la croissance des entreprises publiques autonomes, une meilleure liberté religieuse et culturelle, une plus grande liberté d’expression et d’information, et une plus grande autonomie pour les régions.

Quand s’est-il produit ?

Le Printemps de Prague a commencé le 5 janvier 1968, après que Alexander Dubček a été nommé premier secrétaire du Parti communiste tchèque et Slovaque par l’Union soviétique. Cette nomination marqua le début des tentatives du parti pour une plus grande libéralisation du système politique, ce que Dubček appelait alors «un socialisme à visage humain».

Qui était impliqués ?

En mai 1968, le Parti communiste tchèque et slovaque a convoqué un congrès extraordinaire pour discuter des réformes politiques et aboli formellement la censure en juin ; les dirigeants soviétiques ne voyaient pas ces propositions d’un bon œil. Les réformateurs progressistes se trouvaient principalement parmi les jeunes membres du PCT et comptaient sur un appui populaire massif pour mettre en œuvre leurs réformes.

Quelles ont été les conséquences ?

Bien qu’il faille reconnaître qu’aucune transformation radicale n’avait eu lieu jusqu’à cet été-là, il y avait suffisamment de changements significatifs pour inquiéter Leonid Brejnev (alors Secrétaire générale du Comité central) et provoquer l’invasion militaire des forces du Pacte de Varsovie le 21 août 1968. Une date qui restera dans les mémoires des Tchécoslovaques à jamais.

Causes du Printemps de Prague

Quels étaient les problèmes politiques et sociaux qui ont conduit à l’événement ?

La principale cause du Printemps de Prague était le malaise politique et social qui régnait en Tchécoslovaquie sous le règne du Parti communiste tchécoslovaque (PCT). Le PCT privilégiait le stalinisme et née supportaient pas l’expression libre ni la liberté culturelle.

De plus, des problèmes socio-économiques comme une hausse de l’inflation, un déclin de la productivité et une stagnation de la production industrielle ont menacé le pays et contribué à la demande d’une plus grande liberté politique.

Quels étaient les facteurs internes et externes qui ont contribué à l’événement ?

Par ailleurs, les forces internes commençaient à se retourner contre le parti parce que les jeunes membres voulaient mettre en place un système plus progressiste et libérale. Dans ce sens, beaucoup de citoyens tchèques sont venus exprimer leur désaccord face aux manœuvres exercées par le Parti communiste pour imposer sa vision totalitaire au peuple.

Les forces externes ont œuvré à la même fin, à savoir l’Union Soviétique qui a refusé toute forme d’autonomie pour la République socialiste tchécoslovaque.

Conséquences du Printemps de Prague

Comment le Printemps de Prague a-t-il affecté la politique intérieure et extérieure de la Tchécoslovaquie ?

Le Printemps de Prague a entraîné une profonde transformation politique en Tchécoslovaquie, qui est restée sur la voie du socialisme mais avec un accent moins dur sur le contrôle centralisé et une autorité gouvernementale autonome plus forte, notamment celle concernant les questions culturelles et religieuses. La liberté d’expression et d’association est aujourd’hui largement reconnue en République socialiste tchèque, tout comme le droit de voter des individus susceptibles.

Quelle a été la réaction des pays voisins ?

L’intervention soviétique a suscité un tollé international dans les pays occidentaux ; bien que certains critiques viennent encore maintenant rattacher l’invasion directement à l’Union Soviétique, le Pacte de Varsovie étant également impliqué. Les chefs d’État occidentaux ont fortement condamné l’invasion et les violations des droits humains qui en résultaient, mais n’ont pas pu convaincre la partie soviétique de se retirer.

Comment le Printemps de Prague a-t-il affecté le développement du socialisme dans le monde ?

Le Printemps de Prague et l’invasion qui s’en est suivie ont influencé beaucoup le développement du socialisme dans le monde. Non seulement cela a montré aux communistes autres que soviétiques qu’un projet politique libéral pouvait être stoppé contre sa volonté par une intervention militaire, mais cela a aussi servi de précédent pour des interventions futures en Pologne et en Hongrie.

Dans ce sens, le Printemps de Prague restera comme un tournant tragique et marquant dans l’histoire du socialisme international.

Prague a une histoire riche et complexe. Son histoire commence avec un peuple celte de Bohème, les Boïens qui s’installent dans la région.

La fondation de la ville de Prague

Elle a été fondée au IXème siècle, par les Premyslides, une dynastie de princes moraves.

Au cours des siècles suivants, Prague est devenue une ville prospère et culturellement riche, avec de nombreux bâtiments importants et des monuments, tels que le château de Prague, la cathédrale Saint-Guy et la tour de l’horloge astronomique.

En 1061, les ducs de Bohème en font leur principale résidence et Venceslas développe ce qui est aujourd’hui la Vieille Ville.

Ville de Prague, capitale de Bohème

Prague, capitale du Saint Empire romain germanique

Au Moyen Âge, Prague était considérée comme l’une des principales villes de l’Empire romain germanique, et a été le lieu de résidence de nombreux empereurs et rois. Elle devient d’ailleurs capitale du Saint Empire Romain germanique sous Charles IV et se transforme en centre important pour les sciences, les arts et les lettres.

Au cours des siècles suivants, Prague a connu des hauts et des bas, mais a toujours gardé son statut de ville culturelle importante. Au XIXème siècle, elle a connu un renouveau architectural et artistique, avec la construction de nombreux bâtiments néoclassiques et de l’art nouveau.

Une période pragoise de tourmente au 20ème siècle

Au XXème siècle, Prague a été secouée par les deux guerres mondiales et l’occupation communiste de 1948 à 1989. Lancée à Prague, la révolution de velours met fin à 41 années de régime communiste dans le pays et a ouvert la voie à la démocratie et à la libération économique.

La révolution de velours a débuté avec des manifestations pacifiques de la population tchèque contre le régime communiste en place. Les manifestations ont été menées par des leaders de l’opposition tels que Václav Havel, qui est devenu le premier président démocratiquement élu de Tchécoslovaquie après la chute du régime communiste. Les manifestants ont exigé des réformes politiques et économiques, ainsi qu’une plus grande liberté d’expression.

La révolution de velours, née à Prague

La révolution de velours a été un exemple pour d’autres pays de l’Europe de l’Est qui cherchaient à se libérer du joug communiste. Elle a conduit à l’effondrement du bloc de l’Est et à la fin de la guerre froide. Elle a également ouvert la voie à l’entrée de la Tchécoslovaquie dans l’Union européenne en 2004. La révolution de velours reste un symbole de l’espoir et de la détermination des peuples à lutter pour leur liberté et leur démocratie.

Depuis la chute du communisme, la ville a été restaurée à sa gloire d’antan et est devenue l’une des destinations touristiques les plus populaires d’Europe.

Aujourd’hui, Prague est une ville cosmopolite et animée, avec une architecture magnifique, une riche histoire culturelle et de nombreux festivals et événements tout au long de l’année. Il est également un lieu de choix pour les étudiants et les chercheurs en raison de la présence de nombreuses universités et instituts de recherche.

L’origine du nom de la capitale tchèque

Le nom de la ville de Prague a des origines historiques incertaines. Il y a plusieurs théories sur son origine, mais aucune n’est complètement prouvée.

Une des théories les plus couramment acceptées est que le nom de Prague vient de l’ancien nom de la ville, “Praga”, qui est un dérivé du mot “praha” en tchèque, qui signifie “le lieu où l’on se rassemble”. Il est possible que le nom se réfère à l’endroit où les gens se rassemblaient pour des activités commerciales ou pour des cérémonies religieuses.

Il existe également une autre théorie qui suggère que le nom de Prague vient du latin “Praga”, qui signifie “forteresse”. Cette théorie est basée sur l’idée que la ville était autrefois un lieu fortifié.

Il y a aussi l’hypothèse qui dit que le nom proviendrait de la rivière qui traverse la ville, le Moldau ou Vltava en tchèque, et qui serait dérivé du mot tchèque “práh” qui signifie “seuil” ou “barrière”.

En fin de compte, l’origine exacte du nom de Prague reste incertaine, mais chacune de ces théories apportent des éléments intéressants sur l’histoire de cette ville.

La République tchèque a vécu sous le communisme pendant plus de 40 ans (1948 à 1989) et en a largement souffert, y a sacrifié une partie de sa puissance industrielle et pris un retard considérable économiquement.

 

Si aujourd’hui, la majeure partie du centre ville ne montre que peu de séquelles, il aura tout même fallu près de 20 ans pour que Prague retrouve ses vives couleurs d’antan.

 

Les tchèques et les séquelles du communisme

Pour les jeunes expatriés, le communisme tchèque est un concept un peu vague qui se sent encore chez les vieilles générations ou dans les campagnes reculées de Bohème et Moravie.  S’intéresser à cette époque permet toutefois de comprendre tout un pan de la culture moderne locale: l’envie de voyager  des tchèques, leurs ambitions hatives et un entrepreneuriat parfois un peu sauvage ou au contraire leur manque de dynamisme avec leurs systèmatiques échappées du week-ends dans leurs discrètes “chatas” (chalets). 

place-wenceslas-1969-copie-1.jpgUn petit exemple d’une séquelle ressentie encore aujourd’hui (dans les restaurants et les taxis, voir mon article sur une journée pourrie à Prague) est leur expression: “qui ne vole pas au travail, vole sa famille” et qui se traduisait à l’époque par la nécessité d’améliorer autant que se pouvait l’ordinaire par des voies un peu détournées.

 

Personnellement, j’ai vécu cette époque lors de voyages annuels et je me souviens encore vivement des rues désertes et des échafaudages qui supportaient des façades décrépies et noircies par le chauffage au charbon,  la possibilité de se garer n’importe où sur la place Wenceslas sans être arrêté par une horde de policiers aux beaux gilets jaunes fluos ou encore le manque de fruits “exotiques” dans les magazins.

 

Voici donc un petit aperçu de Prague sous le communisme.

 

La maison municipale dans les années 60 et 70

 

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Source: idnes

 

Un peu plus loin, le centre commercial “chic” Bila Labut (le ‘cygne blanc’) à la même époque

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Source: velkakecja.pise.cz

 

 

Les tanks dans Prague en 1968 durant le Printemps de Prague

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source Ihned

 

 

Des rues sales qui servaient à faire la queue devant les magazins 

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Source: Blog de Petr Cech

 

Prague sous le neige et le communisme…

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Source: ifotovideo

 

Et dans les brumes de charbon

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Source: Npu.cz

 

La chute du communisme, la révolution de velours à Prague en 1988-89

 

Voici une petite vidéo sur la fin du régime communiste lors de la révolution de velours (qui comme vous le verrez n’était pas si douce que cela).

 

 

Je finis ce petit post en vous recommandant la lecture de l’excellent ‘l’Insoutenable légèreté de l’être” de Kundera qui vous donnera un petit aperçu de l’état d’esprit des tchèques alors: rebelles et résignés.

 

 

Dites moi si cet article vous a plu et je fouillerai pour trouver plus de clichés de l’époque.

 

 

Tom, expat pragois

Les tchèques adorent l’image de la résistance passive du Soldat Chvéïk qui irritent ses supérieurs austro-hongrois par une stupidité géniale.  Cela façonne certainement ce tempérament peu conflictuel qui les caractérise.

Toutefois, il faut reconnaitre que les tchèques posent certaines limites à cet esprit pacifique et peuvent, comme l’a prouvé l’assassinat du SS Reinhard Heydrich en 1942, prendre les armes quand l’oppression devient insoutenable.

Et là, leur héros de référence n’est plus le bedonnant Chveïk mais le terrible Jan Žižka de Trucnov, ce terrible hussite qui fut seigneur de guerre, sauveur de Prague et brigand de grand chemin.

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Bien évidemment, les expats pragois connaissent bien le quartier qui porte son nom (“Žižkov”) et parfois aussi la colline de Vitkov où trône une très belle statue de Zizka.  Ils sont parfois moins au courant des exploits de ce fabuleux général qui en 1420 repoussa la première croisade anti-hussite dirigée par le roi de Hongrie Sigismund du Luxembourg au pied de cette même redoute que forme Vitkov.

Zizka le borgne

Né en 1360 d’une famille noble mineure dans un petit comté, Trocnov, il perd un oeil durant son enfance et est rapidement surnommé Zizka un Oeil.  Cela n’empêchera pas ce borgne de devenir un des plus formidables stratèges de l’Histoire et un des seuls six commandants n’ayant jamais perdu de bataille (avec entre autres Alexandre le Grand et Genghis Khan).jan-zizka-stratege-general-hussite.jpg

Pauvre, il devient rapidement un mercenaire pour la puissante famille Rozmberk puis bandit de grand chemin attaquant les vagons marchands à la frontière Austro-Hongroise.  Il développe alors un véritable art de la guérilla et de l’utilisation tactique des terrains.

Une carrière guerrière sans faute

Ayant reçu pour ses méfaits l’absolution du roi Venceslas IV, il rejoint l’armée de l’Union Polono-Lithuanienne pour combattre l’Ordre des Chevaliers Teutoniques.  Il connait ses premiers faits d’arme à la célèbre bataille de Grunwald.  Rapidement gagné par les idées de Jan Hus, il devient un fervent défenseur hussite et pendant la guerre de religion qui oppose Rome aux dissidents de Bohème, il combat les différentes croisades visant à matter la dissention de l’église locale.

Zizka va donc battre les croisés avec sa redoutable armée de Taborites, des guerriers mercenaires hussites de la ville de Tabor qui admettent les femmes dans leurs rangs.  Il les armera entre autre de fléaux qu’ils maîtrisent parfaitement.

En juin 1923, toute l’armée du roi Sigismund domine la ville de Prague depuis le plateau de Letna.  Les résistants hussites reculent jusqu’à la base de Vitkov.  A 10 000 contre 30 000, les taborites savent qu’ils seront facilement contournés par les 800 formidables chevaliers du Duc Habsbourg, Albrecht V.  Un bref instant, la charge des cavaliers percute et déstabilise les défenseurs qui se sacrifieront afin que les renforts puissent se déployer.  Zizka fait alors disposer de lourds carrioles renforcées pour créer un goulet d’étranglement où les chevaux viendront s’enfermer, sans espace pour utiliser leur supériorité.  Les fléaux des taborites mettent en pièce les croisés et les repoussent ainsi hors de Prague.

Cette dernière sera tellement reconnaissante qu’elle nommera un de ses quartiers Zizkov.

Un aveugle se meurt, invaincu

blason-jan-zizka-de-trocnov.jpgZizka continuera de diriger les armées hussites, repoussant à chaque fois les forces alliées de Rome.  Il meurt, presque aveugle près de la ville de Pribyslav le 11 Octobre 1424.

Le blason de Zizka (source: Wikipédia)

Voici une petite animation pour conclure cet article

“Jan Zizka” (2022) ou “Medieval” en anglais, le film de Petr Jakl

Petite mise à jour… Petr Jakl a dirigé un véritable film d’action à l’américaine sur Jan Zizka et il y a mis les moyens, à tel point que c’est devenu le film tchéque le plus cher de l’histoire du cinéma national.  Il a justement pris des acteurs anglophones et travaillé avec Philip Klein pour la bande originale.

Avec de superbes prises de vue, seul le découpage est parfois surprenant.  Cela donne quelques raccourcis bizarres mais sinon, le film vaut la peine d’être vu (dispo sur Netflix en ce moment).

 

place-venceslas-centre-pragueTous les touristes (et quelques expats pas curieux?) remontent la place Venceslas sans trop se demander d’où vient le nom des “Champs Elysées” de Prague.  Parceque l’Histoire m’intéresse toujours, voici un peu l’histoire du Saint patron de la République Tchèque mais aussi des brasseurs!! Quelle coincidence!

Saint Venceslas est né près de Libusin, en région pragoise vers 907. Son père était le prince Vratislav Ier de Bohème (fondateur de l’église Saint George et troisième régnant de la dynastie des Premyslid) et sa mère Drahomira qui prendra le pouvoir en 921 à la mort de son mari.  Sympathique époque, Drahomira fera assassiner par deux guerriers vikings Tunna et Gomon dans la forteresse de Tetin sa belle mère, Ludmila, qui élevait le jeune Venceslas dans le respect de la religion.  En effet, elle ne voulait pas que son fils soit trop attaché à l’église…

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En 923, le jeune prince devient roi de Bohème et conclut la paix avec le roi Henri Ier de Germanie qui veut envahir le royaume.  Chose amusante, il se met d’accord sur la somme annuelle de 129 boeufs et 500 talents d’argent pour éviter la guerre.

Pacifiste, il préfère réformer la religion (sorry mum!) dans le Royaume et lance la construction de la cathédrale Saint Guy (une simple rotonde flanquée d’ailes étroites à l’époque), en tchèque Svaty Vitus, que vous pouvez visiter au chateau de Prague.

boleslav-assassin-de-venceslasToutefois, son frère Boleslav, beaucoup plus vindicatif et avare de pouvoir, conspire et l’assassine dans sa forteresse (renommée depuis Stara Boleslav) à 30 km au Nord de Prague le 28 septembre 939 (certains disent 935, c’est toujours étonnant que les historiens soient d’accord sur la date mais pas l’année).  C’est au cours d’un banquet donné en l’honneur des Saints Cosmas et Damian que les soldats de Boleslav essaient de saouler en vain la suite de Venceslas pour se faciliter la tâche.  Ce dernier est certainement au courant de l’attentat qui se prépare et a donné des instructions: “pas de bière ce soir les gars” (“zadny pivo dneska kluci”).  Les assassins sont obligés d’attendre la messe du matin pour passer à l’attaque.  Venceslas tente de se cacher dans la chapelle mais le prêtre lui en ferme gentiment la porte au nez. Il se fera poignardé (aouch…) et pour éviter les représailles, toute sa suite aussi, enfants inclus.  Quand je vous disais que c’était une époque sympatoche…

Boleslav, une fois régnant, se repentira et lorsqu’il obtient un évêché pour Prague, il demande à ce que Venceslas soit canonisé et devienne le patron du diocèse.

Chaque 28 septembre la République Tchèque célèbre la mort de Venceslas et férié.

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Le symbole de Venceslas est régulièrement repris comme l’âme tchèque pacifique.  C’est au pied de la statue (par J.V. Myslbek érigée en 1912) qui trone en haut de la place en question est toujours le lieu de rassemblement des protestations (naissance de la République de Tchécoslovaquie en 1918) et l’endroit où s’était immolé Jan Palach en 1969 dont je vous parlais récemment.

C’est après la révolution de 1848 que la place a été nommée Vaclavske Namesti (place Venceslas).

Nazdravi a dekuji Vaclave za pivo!