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Nous venons de remplacer nos conseillers et conseillères des Français de République tchèque la semaine dernière et les Tchèques de leur coté, entament la campagne des prochaines élections législatives qui auront lieu en octobre 2021. Le public et les enjeux sont rigoureusement différents mais les deux scrutins ont lieu à la proportionnelle que nous allons décortiquer en expliquant les résultats des conseillers des français de République tchèque (un exemple simple avec 4 listes pour 3 sièges).

 

M. Alexis Dutertre, notre Ambassadeur a voté (Photo: Sophie Pendaries)

Les français sont familiers du scrutin majoritaire à deux tour, utilisé dans leurs élections phares: la présidentielle et les législatives. Pour élire ses députés, la France est découpée en 577 circonscriptions, autant que de sièges et les électeurs doivent se rendent aux urnes deux fois pour valider le résultat. Chez les tchèques, le scrutin est proportionnel les circonscriptions sont les régions administratives et les électeurs portent leur vote sur une liste pour pourvoir entre 5 et 26 sièges selon la population de la région.

Nous avons donc voté en utilisant un système que les tchèque connaissent bien. Nous l’utilisons aussi pour les municipales, les régionales et les élections européennes mais curieusement le mode de calcul pour l’attribution des sièges n’est pas forcément connu. Il faut savoir qu’il y a plusieurs modes de calcul dont l’issue en siège peut être différente. La loi tchèque retient la méthode de D’hondt alors que la loi française retient la méthode dite de la plus forte moyenne. Dans les faits, ces deux méthodes sont à peu de choses près pareilles et donnent la même distribution de sièges. Je soupçonne le législateur français d’avoir simplement évité de créditer un mathématicien belge dans ses textes officiels.

Les résultats de l’élection

inscritsvotantsblancsnulsexprimés
Vote Internet3046 (sic)679
22,3%
150664
21,8%
Vote à l’urne304681
2,7%
2079
2,6%
Total3046760
24,95%
170743
24,4%
Nom de listevote Internetvote à l’urnetotal
1-En Marche ! MoDem et indépendants: Au service de tous les Français de Tchéquie9710107
14,4%
2-Alliance Solidaire des Français de Tchéquie34339382
51,4%
3-TOUS ENSEMBLE, UNIS ET SOLIDAIRES591271
9,6%
4-VERT DEMAIN16516183
24,6%
Total66479743
100%

S’il n’y avait eu qu’un siège à pourvoir, Vassili Lemoigne aurait été élu dès le premier tour avec plus de 51% des voies mais il y a 3 sièges et il n’est pas possible de les attribuer en lui en donnant 1½ et l’autre moitié pour les autres. Ce n’est pas très confortable. Nous allons donc les attribuer à chaque liste en fonction de leur résultat, donc à la proportionnelle.

La méthode de D’hondt

Pour commencer on peut calculer le quotient électoral, c’est à dire le nombre de voix que vaut un siège en divisant le nombre de voix exprimés par le nombre de sièges : 743 / 3 = 247. Il ne reste plus qu’à prendre le score de chaque liste et de le diviser par ce quotient pour connaître le nombre de sièges remportés. Dans notre exemple, il y a peu de sièges et seule la liste 2 emporte un siège.

Les deux sièges restants sont donc attribués selon la méthode de D’hondt en divisant leur score par le nombre de sièges remportés augmenté du siège à pourvoir. Pour la liste 2 nous avons donc un résultat de 382 / 2 = 191. Cela reste le meilleur résultat face aux autres listes dont le score divisé par 1 ne bouge pas. Le deuxième siège est donc remporté par Stéphanie Lenormand-Malcotti de la liste 2. Pour le troisième siège on recommence l’opération mais cette fois ci la liste 2 voit son résultat divisé par 3 (deux sièges remportés + le siège à pourvoir) 382 / 3 = 127. Ce résultat est cette fois plus petit que le score de la liste 4 avec 183 voix. C’est donc Aude Guichard-Buszman qui remporte le 3ème siège.

La méthode du plus fort reste

Une autre méthode est utilisé dans les scrutins proportionnels est la méthode du plus fort reste. Les sièges restant sont alors attribués aux listes l’une après l’autre en fonction du reste de la division entière par le quotient électoral qui a permis de distribuer les sièges. Ainsi dans notre exemple la liste 2 obtient un siège mais son reste est plus petit que celui de la liste 4. | 382 / 247 | = 1 avec un reste de 135. | 183 / 247 | = 0 avec un reste de 183. C’est donc la liste 4 qui aurait emporté le second siège si cette méthode avait été retenue, puis la liste 2 aurait remporté le troisième siège puisque son reste est plus élevé que le score de la liste 1.

La méthode du plus fort reste donne parfois des résultats différents de la méthode de D’hondt, souvent en faveur de listes remportant moins de voix. Elle est utilisée dans quelques pays comme la Slovaquie (qui utilise une variante) mais reste moins populaire parce qu’elle peut produire des distributions incohérentes selon les résultats.

La méthode de Sainte-Laguë

La méthode de D’hondt favorisant les plus gros partis en leur attribuant les sièges résiduels est parfois remplacée par la méthode de Sainte-Laguë (du nom du mathématicien qui l’a mise au point). Elle consiste à augmenter la valeur des sièges résiduels à mesure qu’ils sont remportés. Le premier valant 1, le second 3, le troisième 5 et ainsi de suite. Dans l’élection d’une grande assemblée avec plus de sièges résiduels, cette méthode offre aux petits partis des sièges qui leur permet de faire la différence.

Cette méthode est utilisée dans certaines élections en Allemagne ou en Scandinavie. Même si Sainte-Laguë est un mathématicien français ce système n’est pas utilisée en France où la classe politique veut éviter l’instabilité de la IVème République qu’elle attribue au trop grand nombre de petits partis au pouvoir à cette période.

Les résultats définitifs

Maintenant que vous savez tout sur la proportionnelle vous pouvez regarder et comprendre les résultats en sièges de notre élection locale

Nom de listevote Internetvote à l’urnetotalsiège
1-En Marche ! MoDem et indépendants: Au service de tous les Français de Tchéquie9710107
14,4%
2-Alliance Solidaire des Français de Tchéquie34339382
51,4%
2
3-TOUS ENSEMBLE, UNIS ET SOLIDAIRES591271
9,6%
4-VERT DEMAIN16516183
24,6%
1
Total66479743
100%
3

Maintenant que la composition du conseil consulaire est connue, on peut dire merci à tous les candidats et félicitations à l’élu et aux élues.

Élections des Conseillers des Français de l’étranger et des délégués consulaires les 29 et 30 mai 2021

Les élections de nos représentants approche et nous avons eu la chance de pouvoir publier des entretiens exclusifs avec les candidats qui, nous l’espérons, vous aideront à faire un choix éclairé. Voici donc un rapide récapitulatif pour ceux qui ne s’y seraient pas encore intéressés.

Vous retrouverez la mission des Conseillers des Français de l’étranger et délégués consulaires:

Et nous vous rappelons l’article qui explique comment voter:

Les candidatures ont été arrêtées officiellement et sont visibles sur le site de l’Ambassade

Voici le détail des listes se présentant:

Tous Ensemble, unis et solidairesMme Helena Briard
M. David Brochot
Mme Marie-Caroline Janda
M. Christian Lachenal
Mme Anne-Marie Palenicek
En Marche ! MoDem et indépendantsM. Benjamin Schifres
Mme Claire Madl
M. Yann Bouvier
Mme Helena Berthelon
M. Thomas Bacher
Mme Marie-Jeanne Semrad
Alliance Solidaire des Français de TchéquieM. Vassili Le Moigne
Mme Stéphanie Lenormand-Malcotti
M. Charlie Pimenta
Mme Anne Bartoli
M. Arsène Le Moigne
Mme Anne-Sophie Desprat
Vert DemainMme Aude Guichard Buszman
M. Alexis Vincent
Mme Lucie Seguin
M. Joël Bros
Mme Nadia Schmidt
M. Vincent Solem

Retrouvez les différents entretiens avec les têtes de liste:

Bon vote!

Aude Guichard répond aux questions de Prahoo sur le programme de la liste Vert demain, candidate aux élections des conseillers des français de l’étranger en Tchéquie.

  • Pourquoi vous présentez-vous à cette élection des conseillers des Français de l’étranger

L’idée est apparue assez naturellement lors de la formation de notre groupe en juillet 2020, nous voulions agir localement pour l’écologie, rendre le sujet accessible au plus grand nombre, et démystifier les préjugés qui existent contre les « écolos ». Nous avons tous à cœur le respect de la nature et la protection de l’environnement et pourtant nous avons des profils, voire parfois des idées très différentes : c’est ce message que nous voulions envoyer car tout le monde peut apporter sa contribution à l’édifice – il n’y a pas de « petites actions ».

Se présenter à ces élections c’est contribuer au débat, apporter des idées nouvelles avec 2022 en perspective où nous aimerions que la priorité soit donnée au contenu et non aux personnes ou aux déclarations choc, comme cela est souvent le cas.

Au-delà de l’aspect politique, nous avons à cœur de représenter notre communauté, de mieux la connaître et d’avancer ensemble grâce au dialogue et au partage. C’est pour cette raison, que pensons déjà à l’après-élection et aux projets à mener comme planter des arbres, organiser des conférences dédiées à la sauvegarde de la nature et la protection de l’environnement ainsi que l’intégration du facteur écologique dans les démarches et décisions politiques etc.

  • Quel bilan tirez-vous du conseil consulaire sortant ? Que pensez-vous apporter de différent pour les années qui viennent ? Comment comptez-vous exercer ce rôle ?

Il n´est pas de notre ressort de faire un bilan du conseil consulaire sortant ; nous pouvons cependant exprimer d’un commun accord en tant que citoyens que nos élus ne sont pas restés inactifs. Mais faire un bilan serait déjà implicitement le début d’une comparaison alors que notre objectif est tout autre : nous voulons être fidèles à nos valeurs qui sont l’échange, la communication et la transparence. Nous sommes désireux d’une rencontre permanente avec nos compatriotes pour mieux connaitre les situations individuelles afin de mieux les représenter. Si nous prenons l’exemple des bourses scolaires, il nous semble compliqué de représenter des familles que nous ne connaissons pas, nous voulons donc les rencontrer en amont pour travailler ensemble et les accompagner au mieux. Toujours au sujet des bourses, l’enjeu est également d’informer les familles que ces dernières existent et qu’elles peuvent en bénéficier. C’est cela que nous appelons transparence, bien au-delà de la publication des agendas et des comptes-rendus.

  • Quelle est votre vision de la communauté française en République tchèque ? Quelles sont, selon vous, leurs attentes ?

La communauté française en République tchèque est comme notre groupe : multiple, et hétérogène. On y retrouve des familles françaises de passage en République tchèque, des étudiant-es, de jeunes diplômé-es ayant décroché un premier boulot dans une grande boîte internationale, des retraité-es, des couples binationaux, des entrepreneur-es etc. Cette communauté s’étend de plus en plus dans les métropoles régionales en sus de Prague, la capitale. Ces implantations de nos compatriotes sur tous les territoires de Bohême et Moravie sont un phénomène nouveau, pas ou peu pris en compte jusqu’à maintenant par les services consulaires.  C’est pour cela que nous mettons entre autres priorités clairement définies dans notre programme, la décentralisation des services consulaires. Ce déficit des services dans les régions fait partie des attentes de nos concitoyens, avec qui nous avons échangé.

Nous avons également été surpris qu’encore beaucoup de Français.es ne savent pas qu’il-elles sont représenté-es par des élu-es au Consulat, ou qui ne sont pas encore inscrit-es sur les listes consulaires. D’autres ont partagé leur désintéressement de la politique et leur manque d’intérêt pour cette élection. Enfin, nous avons aussi pu discuter avec des personnes très informées pour qui l’écologie est un sujet sous-représenté, qui veulent un conseiller actif tout au long de son mandat, et qui prendrait le temps de se déplacer hors de Prague. Les attentes sont variées : il nous faut les écouter, les comprendre et les défendre.

  • Vous aurez à vous prononcer pour l’élection des conseillers AFE et des sénateurs des français de l’étranger. Comment guiderez-vous vos choix et comment voyez-vous vos relations avec ces assemblées ?

Comme indiqué dans notre programme, nous soutiendrons et voterons pour une liste exigeante sur l’impact environnemental et climatique de toute mesure ou motion. Une des raisons de cette campagne est de permettre un verdissement de nos institutions et l’élection de personnalités nouvelles. Il y a cinq ans, la France signait les accords de Paris et s’engageait ainsi maintenir la hausse de la température mondiale à 1,5°C d’ici 2100 et à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, nous sommes aujourd’hui loin du compte et la loi climat seule ne nous permettra pas d’atteindre ces objectifs. Nous voulons ainsi que l’aspect environnemental soit pris en compte à tous les niveaux, et non traité comme un sujet à part. Comme souligné dans l’émission la Transition d’Hervé Gardette sur France Inter : ne sont-ce pas toutes les lois qu’il faudrait examiner au regard de leur impact climatique ?

Aussi, nous serions heureux de pouvoir porter une femme au Sénat, ces dernières y demeurant sous-représentées – les valeurs et idées l’emporteront dans tous les cas sur le critère du sexe.

En ce qui concerne l’AFE, n’oublions pas que cette assemblée a un rôle de conseil, et qu’il nous faudra des personnalités fortes pour pousser nos idées et rappeler, au besoin, ses devoirs à l’administration.

Benjamin Schifres et Claire Madl répondent aux questions de Prahoo sur le programme de la liste En Marche ! MoDem et indépendants, candidate aux élections des conseillers des français de l’étranger en Tchéquie.

Pourquoi vous présentez-vous à cette élection des conseillers des Français de l’étranger ?

Benjamin : Si je m’engage, c’est que je pense que les conseillers des Francais de l’étranger peuvent aider les Français installés en Tchéquie et que cette fonction mérite de prendre plus l’ampleur en étant au plus près de la réalité spécifique de leur situation. 

Il faut avoir à l’esprit que ce poste électif existe depuis une mandature seulement. Ce fut un énorme progrès que de passer à un système représentatif pour défendre les Français de l’étranger. Cela permet de tenir compte des réalités spécifiques des Français qui vivent une démarche de mobilité européenne. Nous ne pouvons pas être représentés exactement comme le sont les Français de Manaus, de Dakar ou de New York. De fait, nous sommes des “Européens de l’étranger”.

Je suis moi-même arrivé en République tchèque en 2007 avec un contrat local. Or je n’ai appris l’existence des conseillers consulaires qu’au grand débat national et leur activité ne m’a jamais été d’aucun soutien. Je voudrais que cela change pour tous ceux qui sont ici.

L’investiture d’En Marche et du MoDem s’inscrit précisément dans cette démarche, car je suis en phase avec la démarche pro-européenne d’Emmanuel Macron. J’ai moi-même fondé le comité LaREM de Prague, et j’ai adoré débattre avec des Français qui ne se seraient probablement jamais rencontrés, tant la communauté française fonctionne en silos. Il y a une ouverture de notre communauté à construire, entre nous, mais aussi avec la société civile tchèque, entre Européens, et même changer le regard caricatural que les Français de métropole portent sur nous – des exilés fiscaux privilegiés – alors que la plupart d’entre nous sont des contractuels locaux. C’est la raison profonde de mon engagement.

Claire : Lorsque l’équipe d’En Marche et du Modem m’a contactée en 2019, je souhaitais m’engager pour agir dans deux domaines que je connais bien de par mon expérience en République tchèque. Je constatai tout d’abord que les conseillers sortants n’avaient pas su saisir l’opportunité de ce mandat unique en Europe pour nous représenter et nous informer, pour servir d’interface ouverte à tous. Les contacts personnels continuent d’être indispensables pour se tenir informé des procédures administratives indispensables, de l’activité de nos représentants, des opportunités d’aide, de l’existence et de l’activité des associations… 

Cet “entre soi” exclut beaucoup des 5 ou 7000 Français installés ici. Prahoo aide beaucoup et c’est un super forum, mais comment aller repêcher l’information que l’on recherche ? Et ce sont souvent les mêmes questions qui reviennent!

Ensuite, j’ai été confrontée plusieurs fois au sentiment profond d’injustice des parents d’enfants français dont la demande de bourses scolaires a été rejetée alors qu’ils ne peuvent pas offrir le LFP à leurs enfants, et plus largement à l’impression des parents de faire des compromis au moment du choix d’un système scolaire : s’ils choisissent de favoriser l’intégration des enfants dans leur milieu social proche, il leur est très difficile de leur assurer un enseignement du français de première qualité tout au long de leur scolarité. La Covid a accrû les tensions.

Les conseillers des FdE peuvent porter ces questions auprès de l’administration et des élus, servir de médiateurs et faire preuve d’initiative pour apporter des réponses – il suffit de regarder dans d’autres pays ou d’autres communautés expatriées pour avoir des idées. Notre programme en présente un certain nombre. 
Je voudrais, par ces moyens pratiques, contribuer à ce que l’expatriation et la double appartenance culturelle soient vécues par tous comme une richesse et non sur le mode du compromis.

Quel bilan tirez-vous du conseil consulaire sortant ? Que pensez-vous apporter de différent pour les années qui viennent ? Comment comptez-vous exercer ce rôle ?

Benjamin : J’aimerais bien connaître ce bilan, en tant que citoyen français, et ne pas à avoir à attendre les élections pour avoir accès à des bribes d’information. Je ne peux pas croire qu’ils n’ont rien fait, mais je me demande s’ils connaissent leur rôle… … que dire ? 

Les procès verbaux des conseils consulaires ne sont plus publiés depuis avril 2017. Ceux dont nous disposons font 2 pages, dont une pour la liste des présents. Nos collègues de Munich livrent beaucoup plus d’informations. Certes, leur rôle étant nouveau, il est compréhensible qu’ils aient dû trouver leurs marques ; mais cela n’excuse pas tout. En Tchéquie, nos conseillers consulaires sortants brillent surtout par leurs absences. Or, l’assiduité et l’engagement me semblent cruciaux.

Souvent, on parle de confidentialité de l’information, mais qui parle du nécessaire besoin de transparence pour l’attribution des bourses par exemple ? N’est-ce pas le rôle d’un élu justement, de s’assurer de la publication des informations au profit de la communauté ?

Sur les trois conseillers consulaires, un seul a fait un travail extraordinaire sur les réseaux sociaux pour informer sur la Covid et aider ceux qui s’adressaient à lui. On doit lui rendre honneur. Mais, ne soyons pas dupe ; cette grande activité contraste sévèrement avec le reste de sa mission, à savoir la médiation, la représentation de tous et la transparence.
Pour les 5 années à venir, le rôle de Conseiller des Français de l’étranger doit parvenir à maturité. Je compte l’exercer de façon collégiale avec les autres conseillers élus mais aussi en réseau avec les conseillers des Français d’autres pays et les ressortissants d’autres pays en République tchèque.

Je veux profiter de siéger aux différentes commissions pour prendre l’initiative de poser les questions qui fâchent.
En particulier en matière de transparence pour l’attribution des bourses et des aides sociales. La crise de la Covid a trop laissé de personnes dépendantes de leurs propres ressources, alors qu’un tissu associatif fort aurait pu obtenir des soutiens conséquents. Le gouvernement a libéré des millions pour aider des Français de l’étranger. Les Français de Tchéquie et les petits entrepreneurs en ont trop peu bénéficié alors que le pays est plus durement touché que d’autres.

Et enfin, en tant que liste affiliée à la majorité, nous pouvons sans difficulté informer les élus des Français de l’étranger de la majorité, Fréderic Petit et Samatha Cazebonne (impliqués dans l’AEFE), Anne Genetet (fiscalité), Pieyre-Alexandre Anglade (Europe), voire les cabinets ministériels. Je l’ai déjà fait dans le cadre du comité LaRem, nous ne devons pas nous en priver.

Quelle est votre vision de la communauté française en République tchèque ? Quelles sont, selon vous, leurs attentes ?

La communauté française de Tchéquie est multiple et ne forme pas un réseau unique. Toucher chacun dans ses préoccupations est difficile, mais c’est justement le rôle du conseiller FdE de soutenir ceux qui en ont le plus besoin, parce qu’ils sont peu visibles des instances françaises. Je pense aux petits entrepreneurs. Je pense aux parents inquiets pour l’apprentissage du français par leurs enfants. Je pense aux volontaires engagés dans des associations qui sont trop rares et méconnues, et qui doivent être soutenues pour s’enraciner dans la communauté française ; enfin aux Français qui viennent s’installer et doivent construire leur nouvelle vie. 

Les conséquences de la Covid vont se faire sentir encore longtemps. Il convient tout d’abord d’évaluer les besoins. Il ne faudra pas hésiter à mobiliser ou accroître le tissu associatif pour faciliter l’octroi des aides. 

Un accès à l’enseignement du français plus diversifié, géographiquement mieux réparti, pour tous les budgets, est une très grosse attente. Nous comptons élargir l’offre dans ce domaine en mettant en complémentarité les associations et les autres acteurs dans ce domaine.

Enfin chacun souhaite évidemment que les élus, quelque soit leur bord politique, collaborent entre eux selon leur compétence pour le bien commun, nous nous y engageons personnellement.

Vous aurez à vous prononcer pour l’élection des conseillers AFE et des sénateurs des français de l’étranger. Comment guiderez-vous vos choix et comment voyez-vous vos relations avec ces assemblées ?

Le choix pour les deux sera évidemment en cohérence avec le soutien de notre liste par la majorité LaRem/MoDem. C’est notre atout de présenter une lisibité sans ambiguïté sur nos soutiens et sur qui nous allons soutenir, contrairement aux listes soi-disant apolitiques, dont les membres ne s’engagent pas vis-à-vis de leurs électeurs. C’est l’une des contributions démocratiques de notre liste. Nous avons déjà constitué un réseau de partage et d’entraide entre conseillers des Français de l’étranger et député de l’étranger de la majorité. Nous aurons donc la communication la plus directe possible.

Vassili Le Moigne répond aux questions de Prahoo sur le programme de la liste Alliance Solidaire des Français de Tchéquie, candidate aux élections des conseillers des français de l’étranger en Tchéquie.

l’équipe Alliance Solidaire des Français de Tchéquie

Pourquoi vous présentez-vous à cette élection des conseillers des Français de l’étranger ?

Je suis candidat à ma réélection ce mois-ci. Pourquoi? Pour simplifier, je dirais que c’est un travail que j’aime faire, que je fais bien, sans compter mon temps et avec energie et je crois que les Français de Tchéquie s’en rendent compte. 

Je suis tête de liste, mais toute mon équipe est candidate aux trois postes à pourvoir. J’ai rassemblé une équipe à l’image de notre communauté en Tchéquie.  Trois grands groupes sont représentés: les étudiants et la nouvelle génération de créateurs d’entreprise et d’emplois qui rêvent et créent notre Europe de demain, les Français en contrats locaux qui subissent la crise en plein, et les Franco-tchèques et les moins jeunes établis ici et pour y rester un bout du chemin. Cette diversité est importante car elle nous aide à comprendre la pluralité des Français que nous représentons. 

Nous voulons continuer en équipe à rester très joignables comme je le suis depuis le début, par téléphone, facebook, email, messenger ou Whatsapp. Nous voulons faire remonter nos problèmes de vie en Tchéquie auprès de l’ambassade et des décideurs politiques à Paris; nous voulons continuer à pousser pour que l’éducation en français soit de qualité et à un coût supportable pour les familles; nous voulons, et c’est nouveau, aider les français en dehors de Prague à avoir plus facilement accès à l’éducation en français et aux services consulaires. Avant tout, nous voulons rester pratiques: faire des conférences comme par le passé, sur les retraites, les impôts, la santé, et répondre rapidement aux questions  pratiques. Être Conseiller des Français de l’etranger, c’est avant tout un travail de proximité et d’écoute. 

Ce focus sur la proximité est la raison pour laquelle j’ai constitué cette année une liste apolitique de six personnes très éclectiques, avec le soutien de l’Alliance Solidaire des Français de l’etranger (ASFE) .

Vous avez occupé le poste de conseiller consulaire. Quel bilan en tirez-vous de votre mandat ? Que pensez-vous apporter pour les années qui viennent ?

Personnellement, j’adore cet engagement et j’en tire un bilan très positif. Je pense avoir été très présent pour les Français de Tchéquie. J’ai aussi beaucoup appris sur le fonctionnement de l’État et j’espère avoir été équilibré dans mes votes au sein de la commission d’attribution des bourses et de l’allocations des aides sociales et aux associations. Les conseillers des Français de l’étranger n’ont pas de droit de vote au conseil d’établissement du LFP ce qui ne m’a pas empêché tout de même d’avoir questionné des points importants tels les frais d’écolage ou le management du projet de reconstruction du LFP par exemple. 

Les retraites internationales étant un sujet compliqué mais important pour les Français de Tchéquie, même ou surtout pour les jeunes pour lesquels il n’est pas trop tard, j’ai organisé deux conférences sur les retraites des Français de Tchéquie et mobilisé nos sénateurs et députés (la sénatrice Evelyne Renaud-Garabedian (ASFE) et le député Frederic Petit (Modem – LREM). Celles-ci, à l’Institut français de Prague, en 2019 et 2020 avant la Covid, ont rencontré un franc succès (salle comble, on pouvait alors encore se rencontrer et sans masques…) et sont encore disponibles à visionner sur internet. Le grand debat organisé au moment des troubles des gilets jaunes aussi a été un bel échange. Avec Jacky Deromedi, sénatrice LR des Français de l’étranger, j’ai aussi contribué à la commission travaillant sur le vote par internet dans sa forme actuelle.  

Dans les regrets par contre, j’ai été beaucoup trop lent à réaliser le fossé de services entre Prague et le reste de la Tchéquie en termes d’éducation française et de services consulaires et des problèmes pratiques et de scolarisation que cela crée pour ces français concernés. Les français de Brno et sa région, en nombre croissant grâce à l’expansion de ce pôle de technologique, me l’ont bien fait comprendre et ce sera un de mes focus pour mon deuxième mandat. 

Mes amis m’ont dit que j’étais fou de publier mon numéro de téléphone sur les réseaux sociaux pour que les français de Tchéquie puissent facilement me contacter en cas de problème. M’appeler, ils l’ont fait, des centaines et des centaines de fois, surtout depuis le début de la crise de la Covid. J’en suis ravi car, en communiquant ainsi, nous avons vraiment résolu ensemble et rapidement beaucoup de situations compliquées. Cette proximité a aussi permis de créer un esprit d’équipe et d’entraide en connectant des gens dans la difficulté avec des français volontaires qui eux aussi m’avaient contacté pour aider. Pendant la Covid qui nous a physiquement séparés, un esprit d’équipe nous a réunis et nous avons mieux communiqué ensemble. Je pense que c’est ce dont je suis le plus content dans ce mandat. 

J’ai essayé de comptabiliser les appels et messages que j’ai reçus et envoyés avec les français de Tchéquie sur ces 12 derniers mois. Je me suis arrêté de compter en passant la barre des 1,000 conversations. Ces journées, parfois ces nuits, passées au téléphone à démêler les règles pour sortir de ou rentrer en Tchéquie sont des moments que je n’oublierai pas et qui ont créé de nouvelles amitiés. En soit, c’est déjà le passé peut être, mais l’expérience et les contacts restent. Pour les cinq années à venir, mon équipe et moi même voulons continuer le travail formel (aides, lycée,…) mais surtout rester joignables quand les Français de tchéquie en ont besoin de telle sorte qu’il puissent profiter et réussir au mieux leur vie ici, loin du pays mais pas isolés. 

J’ai le sentiment d’avoir fait honneur au travail de conseiller des Français de l’étranger. Maintenant, c’est aux Français de Tchéquie de s’exprimer et de dire s’ il veulent que mon équipe et moi même continuions pour 5 ans encore à les représenter. J’espère que ce sera le cas. La semaine du 21 mai, par internet, ou le 30 mai à l’ambassade, votez s’il vous plaît. 

Vous aurez à vous prononcer pour l’élection des conseillers AFE et des sénateurs des français de l’étranger. Comment guiderez-vous vos choix et comment voyez-vous vos relations avec ces assemblées ?

Evelyne Renaud-Garabedian (ASFE) fait un travail fantastique au sénat pour notre pays et les Français établis hors de France. Je la connais bien, je travaille avec elle et son équipe régulièrement. Je voterais donc sans hésiter pour sa réélection.