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Il y a un an, nous vous parlions de l’auteur Jérôme Bonnetto, écrivain expatrié à Prague. Son nouveau roman sorti en janvier, “Le silence des carpes”, raconte l’histoire de Paul, parisien désabusé qui décide sur un coup de tête de partir enquêter sur la disparition d’une morave sous le communisme.

Cette invitation à la découverte culturelle sur fond d’enquête historique est un véritable plaisir à lire. On retrouve le style piquant de Jérôme qui nous accompagne progressivement du léger (après tout, quitter sa vie parisienne pour se lancer sans but réel dans une aventure morave ne semble pas très raisonnable… même si cela parle à certains d’entre nous) au profond (no spoiler mais l’histoire se corse petit à petit pour un déroulement digne d’un grand polar).

“J’étais déterminé à bouleverser ma chienne (un caniche nain) de vie”

En sus, ce savoureux roman donne tout son arôme si vous êtes expatrié en République tchèque et passionné de culture locale.

Vous pouvez commander le livre (éditions Inculte) sur le site de la librairie Arthaud. La livraison en Tchéquie à 3,20€ quelque soit le nombre de livres achetés, le tout en quelques jours par DHL. Une belle occasion de commander aussi La certitude des pierres de Jérôme Bonnetto qui sort prochainement en poche.

Deux petits avants-goûts en bonus

A Prague dont j’avais volontairement boudé les beautés, j’avais choisi le train qui offrait toute la liberté à laquelle j’aspirais. Les charmants paysages tchèques (et moraves!) se déployaient comme une main qui invite. La grammaire en était simple et ressemblait à un dessin d’enfant sage: petite colline bombée à la courbe douce et aimante comme un mamelon mature contre le galbe duquel se lovaient des jolis bois de conte de fées à proximité d’un village dominé par le bulbe d’une église baroque. A tout moment, je m’attendais à voir surgir le petit chaperon rouge et son panier. Tout autour pour étancher la soif de cette femme allongée étaient disséminés en réserve de petits étangs accueillants qui reproduisaient des fenêtres de ciel pour les canards rieurs et les hérons stoïques, ces vaches d’eau qui regardent passer les trains. Lentement au cours du trajet, la beauté du pays se diffusa en moi. Loin du spectacle publicitaire des rivages criards, la campagne tchèque s’offre en douceur et ne ment pas. Aucun rimmel ne coule quand il pleut. J’avais l’intime sentiment que chacun devait y retrouver un fragment oublié de son enfance.

Jérome Bonnetto - photo de Dragan Dragin
Jérôme Bonnetto en transit actif (photo de Dragan Dragin)

La culture tchèque (…) porte également quelque chose de difficile à définir, une force tendre qu’il lui vient peut-être de sa fragilité dans l’Histoire, la conscience d’avoir échappé de peu à sa fonte définitive dans un monde plus grand et plus fort qu’elle.