La petite communauté d’expatriés à Prague est artistiquement active et comprend quelques écrivains. Jérôme Bonnetto en fait parti et si vous n’avez pas eu l’occasion de lire une de ses oeuvres, je vous recommande chaudement son dernier roman: La certitude des pierres.
Il ne parle pas de Prague dans son livre (bien que j’ai cru comprendre que son prochain se passera en partie en Moravie du sud) ce qui n’enlève rien au plaisir de découvrir une histoire intense tirée d’un fait divers: le berger de Castellar.
C’est le style piquant et le tempo effréné qui vous tiendront en haleine, vous feront tourner les pages et reposer ce livre, haletant, la tête pleine de métaphores inoubliables.
Le vent de Ségurian remonte le chemin Saint-Bernard et va se perdre tout en haut de la montagne, au-delà des forêts. C’est un vent tiède et amer comme sorti de la bouche d’une vieille, un souffle chargé de poussières de cyprès et d’olives séchées qui emporte avec lui les derniers rêves des habitants et les images interdites – les seins de la voisine guettés dans l’entrebâillement d’une porte, les rires des hommes à tête de chien, la dame blanche qui habte les bois.
Prologue – La certitude des pierres – jerôme Bonnetto
Jérôme est né à Nice, dans un pays dont il aime et déteste tout à la fois les accents et les extravagances. Il vit à Prague depuis 2008 et enseigne les lettres et le cinéma au Lycée français de Prague. En 2010, il avait déjà connu un beau mais exclusif succès avec son roman noir, Le Dégénéré aux éditions L’Amourier
