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Aude Guichard répond aux questions de Prahoo sur le programme de la liste Vert demain, candidate aux élections des conseillers des français de l’étranger en Tchéquie.

  • Pourquoi vous présentez-vous à cette élection des conseillers des Français de l’étranger

L’idée est apparue assez naturellement lors de la formation de notre groupe en juillet 2020, nous voulions agir localement pour l’écologie, rendre le sujet accessible au plus grand nombre, et démystifier les préjugés qui existent contre les « écolos ». Nous avons tous à cœur le respect de la nature et la protection de l’environnement et pourtant nous avons des profils, voire parfois des idées très différentes : c’est ce message que nous voulions envoyer car tout le monde peut apporter sa contribution à l’édifice – il n’y a pas de « petites actions ».

Se présenter à ces élections c’est contribuer au débat, apporter des idées nouvelles avec 2022 en perspective où nous aimerions que la priorité soit donnée au contenu et non aux personnes ou aux déclarations choc, comme cela est souvent le cas.

Au-delà de l’aspect politique, nous avons à cœur de représenter notre communauté, de mieux la connaître et d’avancer ensemble grâce au dialogue et au partage. C’est pour cette raison, que pensons déjà à l’après-élection et aux projets à mener comme planter des arbres, organiser des conférences dédiées à la sauvegarde de la nature et la protection de l’environnement ainsi que l’intégration du facteur écologique dans les démarches et décisions politiques etc.

  • Quel bilan tirez-vous du conseil consulaire sortant ? Que pensez-vous apporter de différent pour les années qui viennent ? Comment comptez-vous exercer ce rôle ?

Il n´est pas de notre ressort de faire un bilan du conseil consulaire sortant ; nous pouvons cependant exprimer d’un commun accord en tant que citoyens que nos élus ne sont pas restés inactifs. Mais faire un bilan serait déjà implicitement le début d’une comparaison alors que notre objectif est tout autre : nous voulons être fidèles à nos valeurs qui sont l’échange, la communication et la transparence. Nous sommes désireux d’une rencontre permanente avec nos compatriotes pour mieux connaitre les situations individuelles afin de mieux les représenter. Si nous prenons l’exemple des bourses scolaires, il nous semble compliqué de représenter des familles que nous ne connaissons pas, nous voulons donc les rencontrer en amont pour travailler ensemble et les accompagner au mieux. Toujours au sujet des bourses, l’enjeu est également d’informer les familles que ces dernières existent et qu’elles peuvent en bénéficier. C’est cela que nous appelons transparence, bien au-delà de la publication des agendas et des comptes-rendus.

  • Quelle est votre vision de la communauté française en République tchèque ? Quelles sont, selon vous, leurs attentes ?

La communauté française en République tchèque est comme notre groupe : multiple, et hétérogène. On y retrouve des familles françaises de passage en République tchèque, des étudiant-es, de jeunes diplômé-es ayant décroché un premier boulot dans une grande boîte internationale, des retraité-es, des couples binationaux, des entrepreneur-es etc. Cette communauté s’étend de plus en plus dans les métropoles régionales en sus de Prague, la capitale. Ces implantations de nos compatriotes sur tous les territoires de Bohême et Moravie sont un phénomène nouveau, pas ou peu pris en compte jusqu’à maintenant par les services consulaires.  C’est pour cela que nous mettons entre autres priorités clairement définies dans notre programme, la décentralisation des services consulaires. Ce déficit des services dans les régions fait partie des attentes de nos concitoyens, avec qui nous avons échangé.

Nous avons également été surpris qu’encore beaucoup de Français.es ne savent pas qu’il-elles sont représenté-es par des élu-es au Consulat, ou qui ne sont pas encore inscrit-es sur les listes consulaires. D’autres ont partagé leur désintéressement de la politique et leur manque d’intérêt pour cette élection. Enfin, nous avons aussi pu discuter avec des personnes très informées pour qui l’écologie est un sujet sous-représenté, qui veulent un conseiller actif tout au long de son mandat, et qui prendrait le temps de se déplacer hors de Prague. Les attentes sont variées : il nous faut les écouter, les comprendre et les défendre.

  • Vous aurez à vous prononcer pour l’élection des conseillers AFE et des sénateurs des français de l’étranger. Comment guiderez-vous vos choix et comment voyez-vous vos relations avec ces assemblées ?

Comme indiqué dans notre programme, nous soutiendrons et voterons pour une liste exigeante sur l’impact environnemental et climatique de toute mesure ou motion. Une des raisons de cette campagne est de permettre un verdissement de nos institutions et l’élection de personnalités nouvelles. Il y a cinq ans, la France signait les accords de Paris et s’engageait ainsi maintenir la hausse de la température mondiale à 1,5°C d’ici 2100 et à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, nous sommes aujourd’hui loin du compte et la loi climat seule ne nous permettra pas d’atteindre ces objectifs. Nous voulons ainsi que l’aspect environnemental soit pris en compte à tous les niveaux, et non traité comme un sujet à part. Comme souligné dans l’émission la Transition d’Hervé Gardette sur France Inter : ne sont-ce pas toutes les lois qu’il faudrait examiner au regard de leur impact climatique ?

Aussi, nous serions heureux de pouvoir porter une femme au Sénat, ces dernières y demeurant sous-représentées – les valeurs et idées l’emporteront dans tous les cas sur le critère du sexe.

En ce qui concerne l’AFE, n’oublions pas que cette assemblée a un rôle de conseil, et qu’il nous faudra des personnalités fortes pour pousser nos idées et rappeler, au besoin, ses devoirs à l’administration.

Benjamin Schifres et Claire Madl répondent aux questions de Prahoo sur le programme de la liste En Marche ! MoDem et indépendants, candidate aux élections des conseillers des français de l’étranger en Tchéquie.

Pourquoi vous présentez-vous à cette élection des conseillers des Français de l’étranger ?

Benjamin : Si je m’engage, c’est que je pense que les conseillers des Francais de l’étranger peuvent aider les Français installés en Tchéquie et que cette fonction mérite de prendre plus l’ampleur en étant au plus près de la réalité spécifique de leur situation. 

Il faut avoir à l’esprit que ce poste électif existe depuis une mandature seulement. Ce fut un énorme progrès que de passer à un système représentatif pour défendre les Français de l’étranger. Cela permet de tenir compte des réalités spécifiques des Français qui vivent une démarche de mobilité européenne. Nous ne pouvons pas être représentés exactement comme le sont les Français de Manaus, de Dakar ou de New York. De fait, nous sommes des “Européens de l’étranger”.

Je suis moi-même arrivé en République tchèque en 2007 avec un contrat local. Or je n’ai appris l’existence des conseillers consulaires qu’au grand débat national et leur activité ne m’a jamais été d’aucun soutien. Je voudrais que cela change pour tous ceux qui sont ici.

L’investiture d’En Marche et du MoDem s’inscrit précisément dans cette démarche, car je suis en phase avec la démarche pro-européenne d’Emmanuel Macron. J’ai moi-même fondé le comité LaREM de Prague, et j’ai adoré débattre avec des Français qui ne se seraient probablement jamais rencontrés, tant la communauté française fonctionne en silos. Il y a une ouverture de notre communauté à construire, entre nous, mais aussi avec la société civile tchèque, entre Européens, et même changer le regard caricatural que les Français de métropole portent sur nous – des exilés fiscaux privilegiés – alors que la plupart d’entre nous sont des contractuels locaux. C’est la raison profonde de mon engagement.

Claire : Lorsque l’équipe d’En Marche et du Modem m’a contactée en 2019, je souhaitais m’engager pour agir dans deux domaines que je connais bien de par mon expérience en République tchèque. Je constatai tout d’abord que les conseillers sortants n’avaient pas su saisir l’opportunité de ce mandat unique en Europe pour nous représenter et nous informer, pour servir d’interface ouverte à tous. Les contacts personnels continuent d’être indispensables pour se tenir informé des procédures administratives indispensables, de l’activité de nos représentants, des opportunités d’aide, de l’existence et de l’activité des associations… 

Cet “entre soi” exclut beaucoup des 5 ou 7000 Français installés ici. Prahoo aide beaucoup et c’est un super forum, mais comment aller repêcher l’information que l’on recherche ? Et ce sont souvent les mêmes questions qui reviennent!

Ensuite, j’ai été confrontée plusieurs fois au sentiment profond d’injustice des parents d’enfants français dont la demande de bourses scolaires a été rejetée alors qu’ils ne peuvent pas offrir le LFP à leurs enfants, et plus largement à l’impression des parents de faire des compromis au moment du choix d’un système scolaire : s’ils choisissent de favoriser l’intégration des enfants dans leur milieu social proche, il leur est très difficile de leur assurer un enseignement du français de première qualité tout au long de leur scolarité. La Covid a accrû les tensions.

Les conseillers des FdE peuvent porter ces questions auprès de l’administration et des élus, servir de médiateurs et faire preuve d’initiative pour apporter des réponses – il suffit de regarder dans d’autres pays ou d’autres communautés expatriées pour avoir des idées. Notre programme en présente un certain nombre. 
Je voudrais, par ces moyens pratiques, contribuer à ce que l’expatriation et la double appartenance culturelle soient vécues par tous comme une richesse et non sur le mode du compromis.

Quel bilan tirez-vous du conseil consulaire sortant ? Que pensez-vous apporter de différent pour les années qui viennent ? Comment comptez-vous exercer ce rôle ?

Benjamin : J’aimerais bien connaître ce bilan, en tant que citoyen français, et ne pas à avoir à attendre les élections pour avoir accès à des bribes d’information. Je ne peux pas croire qu’ils n’ont rien fait, mais je me demande s’ils connaissent leur rôle… … que dire ? 

Les procès verbaux des conseils consulaires ne sont plus publiés depuis avril 2017. Ceux dont nous disposons font 2 pages, dont une pour la liste des présents. Nos collègues de Munich livrent beaucoup plus d’informations. Certes, leur rôle étant nouveau, il est compréhensible qu’ils aient dû trouver leurs marques ; mais cela n’excuse pas tout. En Tchéquie, nos conseillers consulaires sortants brillent surtout par leurs absences. Or, l’assiduité et l’engagement me semblent cruciaux.

Souvent, on parle de confidentialité de l’information, mais qui parle du nécessaire besoin de transparence pour l’attribution des bourses par exemple ? N’est-ce pas le rôle d’un élu justement, de s’assurer de la publication des informations au profit de la communauté ?

Sur les trois conseillers consulaires, un seul a fait un travail extraordinaire sur les réseaux sociaux pour informer sur la Covid et aider ceux qui s’adressaient à lui. On doit lui rendre honneur. Mais, ne soyons pas dupe ; cette grande activité contraste sévèrement avec le reste de sa mission, à savoir la médiation, la représentation de tous et la transparence.
Pour les 5 années à venir, le rôle de Conseiller des Français de l’étranger doit parvenir à maturité. Je compte l’exercer de façon collégiale avec les autres conseillers élus mais aussi en réseau avec les conseillers des Français d’autres pays et les ressortissants d’autres pays en République tchèque.

Je veux profiter de siéger aux différentes commissions pour prendre l’initiative de poser les questions qui fâchent.
En particulier en matière de transparence pour l’attribution des bourses et des aides sociales. La crise de la Covid a trop laissé de personnes dépendantes de leurs propres ressources, alors qu’un tissu associatif fort aurait pu obtenir des soutiens conséquents. Le gouvernement a libéré des millions pour aider des Français de l’étranger. Les Français de Tchéquie et les petits entrepreneurs en ont trop peu bénéficié alors que le pays est plus durement touché que d’autres.

Et enfin, en tant que liste affiliée à la majorité, nous pouvons sans difficulté informer les élus des Français de l’étranger de la majorité, Fréderic Petit et Samatha Cazebonne (impliqués dans l’AEFE), Anne Genetet (fiscalité), Pieyre-Alexandre Anglade (Europe), voire les cabinets ministériels. Je l’ai déjà fait dans le cadre du comité LaRem, nous ne devons pas nous en priver.

Quelle est votre vision de la communauté française en République tchèque ? Quelles sont, selon vous, leurs attentes ?

La communauté française de Tchéquie est multiple et ne forme pas un réseau unique. Toucher chacun dans ses préoccupations est difficile, mais c’est justement le rôle du conseiller FdE de soutenir ceux qui en ont le plus besoin, parce qu’ils sont peu visibles des instances françaises. Je pense aux petits entrepreneurs. Je pense aux parents inquiets pour l’apprentissage du français par leurs enfants. Je pense aux volontaires engagés dans des associations qui sont trop rares et méconnues, et qui doivent être soutenues pour s’enraciner dans la communauté française ; enfin aux Français qui viennent s’installer et doivent construire leur nouvelle vie. 

Les conséquences de la Covid vont se faire sentir encore longtemps. Il convient tout d’abord d’évaluer les besoins. Il ne faudra pas hésiter à mobiliser ou accroître le tissu associatif pour faciliter l’octroi des aides. 

Un accès à l’enseignement du français plus diversifié, géographiquement mieux réparti, pour tous les budgets, est une très grosse attente. Nous comptons élargir l’offre dans ce domaine en mettant en complémentarité les associations et les autres acteurs dans ce domaine.

Enfin chacun souhaite évidemment que les élus, quelque soit leur bord politique, collaborent entre eux selon leur compétence pour le bien commun, nous nous y engageons personnellement.

Vous aurez à vous prononcer pour l’élection des conseillers AFE et des sénateurs des français de l’étranger. Comment guiderez-vous vos choix et comment voyez-vous vos relations avec ces assemblées ?

Le choix pour les deux sera évidemment en cohérence avec le soutien de notre liste par la majorité LaRem/MoDem. C’est notre atout de présenter une lisibité sans ambiguïté sur nos soutiens et sur qui nous allons soutenir, contrairement aux listes soi-disant apolitiques, dont les membres ne s’engagent pas vis-à-vis de leurs électeurs. C’est l’une des contributions démocratiques de notre liste. Nous avons déjà constitué un réseau de partage et d’entraide entre conseillers des Français de l’étranger et député de l’étranger de la majorité. Nous aurons donc la communication la plus directe possible.

Vassili Le Moigne répond aux questions de Prahoo sur le programme de la liste Alliance Solidaire des Français de Tchéquie, candidate aux élections des conseillers des français de l’étranger en Tchéquie.

l’équipe Alliance Solidaire des Français de Tchéquie

Pourquoi vous présentez-vous à cette élection des conseillers des Français de l’étranger ?

Je suis candidat à ma réélection ce mois-ci. Pourquoi? Pour simplifier, je dirais que c’est un travail que j’aime faire, que je fais bien, sans compter mon temps et avec energie et je crois que les Français de Tchéquie s’en rendent compte. 

Je suis tête de liste, mais toute mon équipe est candidate aux trois postes à pourvoir. J’ai rassemblé une équipe à l’image de notre communauté en Tchéquie.  Trois grands groupes sont représentés: les étudiants et la nouvelle génération de créateurs d’entreprise et d’emplois qui rêvent et créent notre Europe de demain, les Français en contrats locaux qui subissent la crise en plein, et les Franco-tchèques et les moins jeunes établis ici et pour y rester un bout du chemin. Cette diversité est importante car elle nous aide à comprendre la pluralité des Français que nous représentons. 

Nous voulons continuer en équipe à rester très joignables comme je le suis depuis le début, par téléphone, facebook, email, messenger ou Whatsapp. Nous voulons faire remonter nos problèmes de vie en Tchéquie auprès de l’ambassade et des décideurs politiques à Paris; nous voulons continuer à pousser pour que l’éducation en français soit de qualité et à un coût supportable pour les familles; nous voulons, et c’est nouveau, aider les français en dehors de Prague à avoir plus facilement accès à l’éducation en français et aux services consulaires. Avant tout, nous voulons rester pratiques: faire des conférences comme par le passé, sur les retraites, les impôts, la santé, et répondre rapidement aux questions  pratiques. Être Conseiller des Français de l’etranger, c’est avant tout un travail de proximité et d’écoute. 

Ce focus sur la proximité est la raison pour laquelle j’ai constitué cette année une liste apolitique de six personnes très éclectiques, avec le soutien de l’Alliance Solidaire des Français de l’etranger (ASFE) .

Vous avez occupé le poste de conseiller consulaire. Quel bilan en tirez-vous de votre mandat ? Que pensez-vous apporter pour les années qui viennent ?

Personnellement, j’adore cet engagement et j’en tire un bilan très positif. Je pense avoir été très présent pour les Français de Tchéquie. J’ai aussi beaucoup appris sur le fonctionnement de l’État et j’espère avoir été équilibré dans mes votes au sein de la commission d’attribution des bourses et de l’allocations des aides sociales et aux associations. Les conseillers des Français de l’étranger n’ont pas de droit de vote au conseil d’établissement du LFP ce qui ne m’a pas empêché tout de même d’avoir questionné des points importants tels les frais d’écolage ou le management du projet de reconstruction du LFP par exemple. 

Les retraites internationales étant un sujet compliqué mais important pour les Français de Tchéquie, même ou surtout pour les jeunes pour lesquels il n’est pas trop tard, j’ai organisé deux conférences sur les retraites des Français de Tchéquie et mobilisé nos sénateurs et députés (la sénatrice Evelyne Renaud-Garabedian (ASFE) et le député Frederic Petit (Modem – LREM). Celles-ci, à l’Institut français de Prague, en 2019 et 2020 avant la Covid, ont rencontré un franc succès (salle comble, on pouvait alors encore se rencontrer et sans masques…) et sont encore disponibles à visionner sur internet. Le grand debat organisé au moment des troubles des gilets jaunes aussi a été un bel échange. Avec Jacky Deromedi, sénatrice LR des Français de l’étranger, j’ai aussi contribué à la commission travaillant sur le vote par internet dans sa forme actuelle.  

Dans les regrets par contre, j’ai été beaucoup trop lent à réaliser le fossé de services entre Prague et le reste de la Tchéquie en termes d’éducation française et de services consulaires et des problèmes pratiques et de scolarisation que cela crée pour ces français concernés. Les français de Brno et sa région, en nombre croissant grâce à l’expansion de ce pôle de technologique, me l’ont bien fait comprendre et ce sera un de mes focus pour mon deuxième mandat. 

Mes amis m’ont dit que j’étais fou de publier mon numéro de téléphone sur les réseaux sociaux pour que les français de Tchéquie puissent facilement me contacter en cas de problème. M’appeler, ils l’ont fait, des centaines et des centaines de fois, surtout depuis le début de la crise de la Covid. J’en suis ravi car, en communiquant ainsi, nous avons vraiment résolu ensemble et rapidement beaucoup de situations compliquées. Cette proximité a aussi permis de créer un esprit d’équipe et d’entraide en connectant des gens dans la difficulté avec des français volontaires qui eux aussi m’avaient contacté pour aider. Pendant la Covid qui nous a physiquement séparés, un esprit d’équipe nous a réunis et nous avons mieux communiqué ensemble. Je pense que c’est ce dont je suis le plus content dans ce mandat. 

J’ai essayé de comptabiliser les appels et messages que j’ai reçus et envoyés avec les français de Tchéquie sur ces 12 derniers mois. Je me suis arrêté de compter en passant la barre des 1,000 conversations. Ces journées, parfois ces nuits, passées au téléphone à démêler les règles pour sortir de ou rentrer en Tchéquie sont des moments que je n’oublierai pas et qui ont créé de nouvelles amitiés. En soit, c’est déjà le passé peut être, mais l’expérience et les contacts restent. Pour les cinq années à venir, mon équipe et moi même voulons continuer le travail formel (aides, lycée,…) mais surtout rester joignables quand les Français de tchéquie en ont besoin de telle sorte qu’il puissent profiter et réussir au mieux leur vie ici, loin du pays mais pas isolés. 

J’ai le sentiment d’avoir fait honneur au travail de conseiller des Français de l’étranger. Maintenant, c’est aux Français de Tchéquie de s’exprimer et de dire s’ il veulent que mon équipe et moi même continuions pour 5 ans encore à les représenter. J’espère que ce sera le cas. La semaine du 21 mai, par internet, ou le 30 mai à l’ambassade, votez s’il vous plaît. 

Vous aurez à vous prononcer pour l’élection des conseillers AFE et des sénateurs des français de l’étranger. Comment guiderez-vous vos choix et comment voyez-vous vos relations avec ces assemblées ?

Evelyne Renaud-Garabedian (ASFE) fait un travail fantastique au sénat pour notre pays et les Français établis hors de France. Je la connais bien, je travaille avec elle et son équipe régulièrement. Je voterais donc sans hésiter pour sa réélection.

Helena Briard répond aux questions de Prahoo sur le programme de la liste Tous Ensemble, Unis et Solidaires, candidate aux élections des conseillers des français de l’étranger en Tchéquie.

Liste Tous Ensemble Unis et Solidaires
De gauche: Anne- Marie Palenicek, David Brochot, Helena Briard, Christian Lachenal, Marie-Caroline Janda

Pourquoi vous présentez-vous à cette élection des conseillers des Français de l’étranger ?

Je trouve l´institution des conseillers, avant appelés consulaires, comme un pas positif vers le renforcement de la représentation des Français qui vivent un peu partout dans le monde. Les sept dernières années de l´existence et activité des conseillers l´ont confirmé.

Pendant ces années on a acquis plus d´expérience pour pouvoir mieux exercer la mission du conseiller et on a décidé de se présenter de nouveau.

Vous avez occupé le poste de conseiller consulaire. Quel bilan en tirez-vous de votre mandat?

Le travail que j´ai fait a été très varié. On peut dire que le conseiller fait le pont entre la communauté française et l’ambassade mais aussi entre la communauté française et les sénateurs et députés français, élus pour représenter dans le parlement français les Français vivant à l´étranger. Je vis à Prague depuis plus de vingt ans et mes colistiers aussi. On connait donc bien les vrais problèmes des Français de l´étranger et on peut tout de suite les signaler aux hommes politiques qui peuvent les résoudre. On peut citer les problèmes causés par les nouvelles lois fiscales où par la dematérialisation des documents comme la déclaration d´impôts par ex.. Une grande quantité des personnes agées de plus de 80 ans n´a pas d´ordinateurs et ne sont pas capables de s´en servir. Un autre probléme a été le certificat de vie, ou l´imposition des Français vivant à l´étranger. Il y a de situations où il faut rappeller à l´Etat de residence – membre de l´Union européenne les règles de l´UE qu´ il doit respecter. Par ex.: lors de la vaccination contre covid-19 en Tchéquie les autorités ont failli de discriminer les professeurs des écoles internationales, y compris du Lycée français. On a signalé le probléme et au bout d´une semaine, grâce aux négociations diplomatiques et politiques, les professeurs français, eux aussi, ont pu être vaccinés.

En tant que conseillère j´ aidais les Français aussi dans leur vie quotidienne: la recherche de l´emploi ou du logement, trouver l´école convenable pour leurs enfants, démenager….Ceux qui ont perdu leur travail à cause de la pandémie ont eu besoin du conseil comment faire pour obtenir en Tchéquie l´allocation chômage. Les Français qui ont décidé de passer le reste de leur vie en Tchéquie on eu besoin d´aide quand ils ont demandé le permis de séjour permanent. Dans ces cas, parfois je donne des conseils, parfois je les accompagne, parfois je sers d´interprète.

Comme conseillère j´ai siègé aussi dans les commissions de bourses et j´ai veillé à ce que les bourses soient adjugées à ceux qui n´ont pas suffisamment de moyens pour payer les frais scolaires au Lycée français de Prague. J´ai siégé aussi dans la commission qui décide de l´aide sociale. Heureusement, en Tchéquie il y a peu de Français qui ont besoin d´une telle aide.

Un conseiller doit donc bien connaître les problèmes de la communauté française, bien connaître le travail des services diplomatiques et connaître aussi le mode de fonctionnement des autorités du pays de résidence. Ceci j´ai pu connaître parce que pendant 12 ans j´ai été élu membre du conseil communal d´un arrondissement de Prague et pendant quatre ans aussi du conseil municipal de Prague.

Que pensez-vous apporter pour les années qui viennent ?

Je voudrais d´un côté continuer d´aider ceux qui ont besoin d´aide et d´autre côté plus systématiquement communiquer les problèmes à nos sénateurs. Je voudrais aussi contribuer à ce que les Français de l´étranger ne soient pas discriminés par rapport aux citoyens des pays où ils vivent ni par rapport aux Français en France. En bref, je veux rester au service des Français en République tchèque pour pouvoir améliorer leur vie.

Quelle est votre vision de la communauté française en République tchèque ? Quelles sont, selon vous, leurs attentes ?

Le nombre de Français en République tchèque continue d´augmenter. Il y a de couples de retraités qui ont décidé de vivre en Tchéquie, il y a des jeunes qui espèrent y trouver du travail qui leur correspond, il y a des étudiants arrivés dans le cadre du programme Erasmus et il y a ceux qui ont épousé un Tchèque ou une Tchèque. Ils espèrent de pouvoir vivre une vie heureuse, sans problèmes. Comme tout le monde. Et quand ils rencontrent un probléme, ils attendent l´aide de l´ambassade, des services consulaires, des associations et biensûr de leurs conseillers consulaires. Et on veut tout faire pour les aider.

Vous aurez à vous prononcer pour l’élection des conseillers AFE et des sénateurs des français de l’étranger. Comment guiderez-vous vos choix et comment voyez-vous vos relations avec ces assemblées ?

Pendant les sept années de l´existence des conseillers consulaires j´ai eu d´excellentes relations avec les sénateurs Claudine Lepage, Hélène Conway-Mouret et Jean-Yves Leconte et jusqu´en 2017 aussi avec le deputé Pierre-Yves Le Borgne. S´ils se présentent aux prochaines élections, je voterai pour eux de nouveau, parce qu´il font un très bon travail.

Il y a un an, nous vous parlions de l’auteur Jérôme Bonnetto, écrivain expatrié à Prague. Son nouveau roman sorti en janvier, “Le silence des carpes”, raconte l’histoire de Paul, parisien désabusé qui décide sur un coup de tête de partir enquêter sur la disparition d’une morave sous le communisme.

Cette invitation à la découverte culturelle sur fond d’enquête historique est un véritable plaisir à lire. On retrouve le style piquant de Jérôme qui nous accompagne progressivement du léger (après tout, quitter sa vie parisienne pour se lancer sans but réel dans une aventure morave ne semble pas très raisonnable… même si cela parle à certains d’entre nous) au profond (no spoiler mais l’histoire se corse petit à petit pour un déroulement digne d’un grand polar).

“J’étais déterminé à bouleverser ma chienne (un caniche nain) de vie”

En sus, ce savoureux roman donne tout son arôme si vous êtes expatrié en République tchèque et passionné de culture locale.

Vous pouvez commander le livre (éditions Inculte) sur le site de la librairie Arthaud. La livraison en Tchéquie à 3,20€ quelque soit le nombre de livres achetés, le tout en quelques jours par DHL. Une belle occasion de commander aussi La certitude des pierres de Jérôme Bonnetto qui sort prochainement en poche.

Deux petits avants-goûts en bonus

A Prague dont j’avais volontairement boudé les beautés, j’avais choisi le train qui offrait toute la liberté à laquelle j’aspirais. Les charmants paysages tchèques (et moraves!) se déployaient comme une main qui invite. La grammaire en était simple et ressemblait à un dessin d’enfant sage: petite colline bombée à la courbe douce et aimante comme un mamelon mature contre le galbe duquel se lovaient des jolis bois de conte de fées à proximité d’un village dominé par le bulbe d’une église baroque. A tout moment, je m’attendais à voir surgir le petit chaperon rouge et son panier. Tout autour pour étancher la soif de cette femme allongée étaient disséminés en réserve de petits étangs accueillants qui reproduisaient des fenêtres de ciel pour les canards rieurs et les hérons stoïques, ces vaches d’eau qui regardent passer les trains. Lentement au cours du trajet, la beauté du pays se diffusa en moi. Loin du spectacle publicitaire des rivages criards, la campagne tchèque s’offre en douceur et ne ment pas. Aucun rimmel ne coule quand il pleut. J’avais l’intime sentiment que chacun devait y retrouver un fragment oublié de son enfance.

Jérome Bonnetto - photo de Dragan Dragin
Jérôme Bonnetto en transit actif (photo de Dragan Dragin)

La culture tchèque (…) porte également quelque chose de difficile à définir, une force tendre qu’il lui vient peut-être de sa fragilité dans l’Histoire, la conscience d’avoir échappé de peu à sa fonte définitive dans un monde plus grand et plus fort qu’elle.