Category: Histoire et culture

place-venceslas-centre-pragueTous les touristes (et quelques expats pas curieux?) remontent la place Venceslas sans trop se demander d’où vient le nom des “Champs Elysées” de Prague.  Parceque l’Histoire m’intéresse toujours, voici un peu l’histoire du Saint patron de la République Tchèque mais aussi des brasseurs!! Quelle coincidence!

Saint Venceslas est né près de Libusin, en région pragoise vers 907. Son père était le prince Vratislav Ier de Bohème (fondateur de l’église Saint George et troisième régnant de la dynastie des Premyslid) et sa mère Drahomira qui prendra le pouvoir en 921 à la mort de son mari.  Sympathique époque, Drahomira fera assassiner par deux guerriers vikings Tunna et Gomon dans la forteresse de Tetin sa belle mère, Ludmila, qui élevait le jeune Venceslas dans le respect de la religion.  En effet, elle ne voulait pas que son fils soit trop attaché à l’église…

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En 923, le jeune prince devient roi de Bohème et conclut la paix avec le roi Henri Ier de Germanie qui veut envahir le royaume.  Chose amusante, il se met d’accord sur la somme annuelle de 129 boeufs et 500 talents d’argent pour éviter la guerre.

Pacifiste, il préfère réformer la religion (sorry mum!) dans le Royaume et lance la construction de la cathédrale Saint Guy (une simple rotonde flanquée d’ailes étroites à l’époque), en tchèque Svaty Vitus, que vous pouvez visiter au chateau de Prague.

boleslav-assassin-de-venceslasToutefois, son frère Boleslav, beaucoup plus vindicatif et avare de pouvoir, conspire et l’assassine dans sa forteresse (renommée depuis Stara Boleslav) à 30 km au Nord de Prague le 28 septembre 939 (certains disent 935, c’est toujours étonnant que les historiens soient d’accord sur la date mais pas l’année).  C’est au cours d’un banquet donné en l’honneur des Saints Cosmas et Damian que les soldats de Boleslav essaient de saouler en vain la suite de Venceslas pour se faciliter la tâche.  Ce dernier est certainement au courant de l’attentat qui se prépare et a donné des instructions: “pas de bière ce soir les gars” (“zadny pivo dneska kluci”).  Les assassins sont obligés d’attendre la messe du matin pour passer à l’attaque.  Venceslas tente de se cacher dans la chapelle mais le prêtre lui en ferme gentiment la porte au nez. Il se fera poignardé (aouch…) et pour éviter les représailles, toute sa suite aussi, enfants inclus.  Quand je vous disais que c’était une époque sympatoche…

Boleslav, une fois régnant, se repentira et lorsqu’il obtient un évêché pour Prague, il demande à ce que Venceslas soit canonisé et devienne le patron du diocèse.

Chaque 28 septembre la République Tchèque célèbre la mort de Venceslas et férié.

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Le symbole de Venceslas est régulièrement repris comme l’âme tchèque pacifique.  C’est au pied de la statue (par J.V. Myslbek érigée en 1912) qui trone en haut de la place en question est toujours le lieu de rassemblement des protestations (naissance de la République de Tchécoslovaquie en 1918) et l’endroit où s’était immolé Jan Palach en 1969 dont je vous parlais récemment.

C’est après la révolution de 1848 que la place a été nommée Vaclavske Namesti (place Venceslas).

Nazdravi a dekuji Vaclave za pivo!

Avec la restauration récente (inauguration le 24 Octobre 2011) de la statue de Zizka veillant sur Prague, le musée de Vitkov sur la colline séparant Karlin de Zizkov s’offre un nouveau look.

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Le rajeunissement de l’intérieur de ce bloc si imposant tronant au dessus de Prague vaut le détour.  Construit entre 1929 et 1938 pour célébrer la Liberté (naturellement, j’aurai cru à l’oeuvre de communistes aimant les gros blocs carrés et gris staliniens, eh ben non).  Sa terasse offre certainement la plus belle vue de Prague, de son chateau et des environs.

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Je vous conseille chaudement donc d’y faire un tour visiter le musée moderne expliquant les terribles évenements depuis l’avènement de la Tchécoslovaquie dont la France était un fervent allié (avant de l’abandonner en 1938 aux mains de l’Allemagne nazie suite aux accords de Munich).

Les explications sont souvent disponibles en anglais bien que les versions tchèques soient généralement plus fournies.

On y retrouve entre autre les affaires que portait Jan Palach avant de se mettre le feu sur la place Venceslas en 1969 pour protester contre le régime communiste et réveiller les conciences qui acceptaient leur triste destinée.

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C’est aussi là que se trouve le mausolée des soldats inconnus.  Vous pouvez y lire le serment que font soldats et présidents tchèques.

Le musée a été bien pensé, utilise le multimedia pour nous faire revivre l’ambiance d’alors et explique finalement beaucoup le rôle des principaux politiques tchècoslovaques tels que Tomas Garrigue Masaryk (le créateur de la Tchécoslovaquie à la fin de la première guerre mondiale) ou le detesté Klement Gottwald qui déposa le Président Benes en 1948 pour livrer le pays au bloc soviètique.

Je vous conseille de vous arrêter au café qui offre lui aussi une très belle vue sur l’Est de la ville.

porte-sculptee-zizka-femmes-fleaux.jpgVous pouvez lire mon poste sur Jan Zizka de Trocnov, cet étonnant Prince qui fut brigand, mercenaire et le plus grand général des guerres hussites.  Ce guerrier entraina une des meilleures troupes entre autre composée de femmes (armées de fléaux, elles sont souvent representées en fonds de tableau dans les représentations de Zizka) pour défendre Prague le 30 juin 1420 contre Sigismund, roi de Hongrie qui au nom du pape voulait mater la résistance Hussite.

Bonne visite!

Plus de détails:

Voir le site des Monuments Nationaux

Accessible depuis Florenc à pied (belle petite montée toutefois) ou par l’autre extremité de la longue colline depuis l’arrêt Ohrada.

Ouverture: mercredi au dimanche de 10 à 18 heures

Tickets:

  • 120 CZK pour adultes,
  • 80 CZK tarif réduit,
  • 200 CZK pour les familles (2 adultes, 3 enfants),
  • gratuit pour les enfants de moins de 6 ans.

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Je vous reviens aujourd’hui avec une recommandation de lecture, un livre de Marek Halter qui participait il y’ a quelques semaines à l’émission RTL sur Prague.  Curieux, je me suis acheté ce roman de 282 pages revisitant la légende pragoise à travers les yeux de David Gans, rabbi proche du Haut Rabbi le “MaHaRal” et créateur du Golem.  

golem prague créé par le Rabbin Lion

L’histoire commence avec la vie du ghetto de Prague et les persécutions régulières auxquelles font face la communauté juive.  L’approche un peu naïve et mystique du héros, l’humble “oie” (traduction de Gans qui aurait encore sa tombe dans le cimetière juif de Prague) se transforme rapidement en une épopée à travers l’Europe entière et une histoire d’amour difficile avec la petite fille du MaHaral, Eva.

le rabbin donnant vie au golem de Prague

L’histoire s’accélère avec le lynchage d’un marchand juif, époux d’Eva qui fait craindre au ghetto d’autres massacres.   Toute la ville juive supplie alors son Haut Rabbin de créer un golem pour la défendre.  Le Haut Rabbin accepte à contrecoeur et donne vie à un être de glaise tirée de la Vltava et lui inscrit le mot “Emet” (Vérité en hébreu).  
Rapidement, le golem devient une bête de foire qui, malheureux, se rebelle contre ses moqueurs et ai renvoyé à son état d’origine par le Rabbin qui en efface la lettre “e” pour ne laisser que le mot “met”: mort. 

Je vous le recommande chaudement car il se lit facilement, est écrit avec gout et peint un portrait vivant de la ville de l’époque.

Auteur Marek Halter (1936), polonais et militant pour les droits de l’homme et la paix.

©ERLING MANDELMANN C.H. 1009 PULLY
HALTER, Marek, 1991 © ERLING MANDELMANN

Source:  Le Kabbaliste de Prague (Editions J’ai Lu, 2010)

Et pour finir un petit extrait du film “Císařův pekař a pekařův císař” (Le boulanger de l’Empereur) qui a marqué visiblement l’enfance des tchèques et crée la représentation la plus commune du Golem:

La légende du chateau de Prague

Je vous reviens avec un peu de culture et de mythologie tchèque: la légende de la naissance de Prague.

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La princesse Libuše (“kněžna Libuše”) était l’ancêtre des rois Přemyslid, la plus jeune des trois filles du Vojvod (“duc”) Krok qui aurait vécu au 8ème siècle dans le chateau de Libušin (l’actuelle forteresse de Vyšehrad que je vous ai déjà recommandé en balade romantique).chateau-forteresse-Vysehrad-prague.jpg

Jeune, on lui reconnut des pouvoirs de divination et lorsqu’elle fut choisit par son père le Vojvod pour régner, elle se prouva capable de diriger le duché avec pragmatisme.  Toutefois, en ces temps encore machistes (certains diraient que cela n’a pas beaucoup changé depuis vu le ratio de femmes dans la politique), les mâles du royaume réclamaient qu’elle se mariasse (heu, j’arrête de suite l’imparfait du subjonctif).

Elle fit alors part à ses conseillers de sa vision d’un laboureur avec une sandale cassée dans un village proche (Stadice) qui deviendrait le seigneur des tchèques: Přemysl Oráč.  Voici la traduction approximative de sa prédiction:

“Le futur prince se trouve auprès de deux boeufs.  Prenez un cheval et vos atours et partez chercher cet homme afin que vous ayez un prince, et moi un mari.  L’homme s’appelle Přemysl et ses descendants gouverneront ce pays jusqu’à la fin des temps.”

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Sa garde rapprochée ayant trouvé Přemyslid Ořác, notre agriculteur (et oui, le “bonheur est dans le pré”), ils se marièrent et fondèrent tout simplement la nouvelle dynastie des Přemyslid qui devait règner jusqu’à ce que les Luxembourg les remplacent au XIVème siècle.

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Ils gouvernèrent avec sagesse et se firent apprécier de leurs sujets en combattant la famine qui ravageait alors la province.

Une nuit, Libuše se leva et proféta qu’à une journée de marche, entre une colline et une rivière, ses conseillers trouveront l’endroit ou s’élèvera le chateau ducal, “le seuil” de la nouvelle ville ou les rois se prosterneront devant la beauté du siège des seigneurs tchèques.

“Prah” est litéralement la traduction de “Seuil” ou “pas de porte” (c’est moins classe que “seuil”).  Prague (Praha) venait de naitre.

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Cette légende a inspiré beaucoup d’artistes, dont le plus célèbre est Smetana qui en a fait un opéra classique ou le sculpteur Myslbek (vous pouvez voir sur la photo ci-dessus la statue qu’il a fait de notre couple et qui siège dans les jardins de Vysehrad).

En faisant mes recherches, j’ai aussi découvert que les américains ont fait un film sur Libuše: “The Pagan Queen” (2009).  Si vous l’avez vu, n’hésitez pas à partager votre avis.

*** update  **

Bon, j’ai finalement trouvé le film en question.  Définitivement pas un chef d’oeuvre mais dans le style conte (les fameuses “Pohadky” tcheques), ca se laisse presque regarder.  La musique et quelques paysages relevent un peu un jeu d’acteurs médiocre.  Les adeptes de S.O.A reconnaitront la copine d’Opie.

Je viens enfin d’uploader les photos de Fabio, Maruska et Greg pour la premiere soirée Prahoo-Rentego au Mirage Ujezd en juillet 2011.  N’hésitez pas a y faire un tour:  Party Prahoo-Rentego Juillet 2011 au Mirage

party-prague-Rentego-prahoo-Le-Mirage-juillet-2011 (10)

Merci encore a tous d’etre venus si nombreux et si motivés.  Nous remettrons ca dans quelques semaines et ne manquerons pas de vous inviter.

 

P.S: dans un monde virtuel ou nos vies personnelles sont de plus en plus exposées a une mauvaise e-réputation, n’hésitez pas a me dire si vous souhaitez que je supprime certaines photos 🙂

 

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